Les Bronzes chinois tardifs du Musée d’art de Saint-Louis (Missouri.USA)
Mercredi 24 octobre 2013 : Conférence Les Bronzes chinois tardifs du Musée d’art de Saint-Louis (Missouri.USA) par Monsieur Philip K. Hu, Directeur du département d’art asiatique.
Après une courte présentation du musée dont la création remonte à 1879 et occupe depuis 1904 un bâtiment dessiné par Cass Gilbert dans Forest Park, Monsieur Hu a présenté divers objets des collections.
Depuis sa création, le musée a cherché à se procurer dans le monde entier des pièces de grande valeur artistique. Le début de la collection d’art chinois date de 1911, époque de la chute de la dynastie des Qing et elle s’est construite autour de jades anciens, de céramiques et de bronzes antiques.
Le premier achat de bronze tardif fait en 1919 est une statue du Seigneur du monde Terrestre (169:1919), divinité majeure du monde taoïste, de la dynastie Ming (1368-1644). La même année, est acquis un récipient en forme de tapir (273:1919) de la dynastie des Yuan (fin XIIIe-début XIVe s.). Mais la collection est restée plutôt axée sur les bronzes archaïques malgré quelques donations sporadiques d’objets tardifs.
En 2005, Monsieur Robert E. Kresko fit don au musée d’un ensemble important de bronzes tardifs allant du XIIe au XVIIIe siècle. Cette donation comprend des sculptures et des récipients dont beaucoup datent de la dynastie des Ming. Parmi les sculptures on trouve aussi bien des divinités taoïstes telles que la Souveraine Originelle des Nuages Irisés (2:2005) des XIIe-XIIIe s., un Bouddha debout (4 :2005) datée 1612, règne de Wanli ou un arhat (3:2005) du XIVe-XVe s. du style combinant les caractéristiques népalaises, tibétaines et chinoises qui s’est répandu sous les Yuan et les Ming.
Les récipients de la collection Kresko présentent une grande variété de forme allant de bronze archaïsant tel que le brûle-parfum en forme de tripode (7:2005) daté du début du XVIIe s. ou le vase en forme de hu avec des anses en anneau (23:2005) du XVIIIe s., à un récipient rituel taoïste comprenant huit trigrammes et une constellation de diagrammes (17:2005) de la fin du XVIIe s. ou un vase à décor en relief de dragon enroulé poursuivant une perle (19:2005) du XVIIIe s.
Une autre collection riche de plus de 300 objets va bientôt être acquise par le musée, il s’agit de la collection C.C. Johnson Spink et Edith J. Spink. On y trouve un récipient archaïsant hu (2004:307a, b) de la dynastie des Song des XIIe-XIIIe s., un récipient archaïsant tripode li ding (2004:306) de la dynastie Jin des XIIe-XIIIe s., un tripode (2004:320) daté de 1432 ère de Xuande des Ming, divers brûle-parfum de la dynastie des Ming ainsi que des sculptures bouddhiques ou taoïstes de la dynastie des Ming.
Cette collection comprend aussi plusieurs œuvres attribuées avec certitude à Hu Wenming, dont le nom est synonyme des plus belles fontes de la fin de l’époque Ming ainsi que d’œuvres de Shisou.
Le Musée d’art de Saint-Louis présente ainsi un panorama exceptionnel des bronzes chinois allant de la dynastie des Shang jusqu’au Qing, permettant de voir des bronzes archaïsants et les originaux dont ils se sont inspirés. De plus, les bronzes chinois tardifs, longtemps relégués dans les réserves, constituent une catégorie d’objets fascinante et il est temps de les étudier, de les exposer et de les apprécier comme s’inscrivant dans une continuité de l’art du bronze en Chine pendant plus de trois millénaires.