LA NOTION DE « BOUDDHISME DE PROTECTION DU PAYS » HOGUK PULGYO EN CORÉE

Mercredi 14 octobre 2015 : conférence La notion de «bouddhisme de protection du pays» hoguk pulgyo en Corée par Yannick Bruneton, MCF, Université Paris-Diderot-Paris 7.

D’abord quelques repères : la diffusion du bouddhisme du Grand Véhicule se fait en provenance de la Chine vers le IVe siècle de notre ère et servira de relai pour sa transmission au Japon à partir du VIe siècle.

L’histoire de la Corée est divisée en fonction des dynasties qui ont souvent régné sur de longues périodes.

Période des Trois Royaumes Silla 57 av. J.C. – 672
Koguryo 37 av. J.C. – 668
Paekche 18 av. J.C. – 660
Période d’unification par le Grand Silla 672 – 935
Parhae/Bohai au Nord 699 – 926
Koryŏ 918 – 1392
Chosŏn 1392 – 1910
Occupation japonaise 1910 -1945
Gouvernement militaire américain 1945 – 1948
Partition de la Corée

République de Corée

Depuis 15.8.1948

République Populaire
Démocratique de Corée

Depuis 9.9.1948

Après la période du Grand Silla, le Royaume de Koryŏ unifie la Corée et voit l’identité coréenne se construire sur une conception du territoire ainsi que sur une identité culturelle fondée à la fois sur le bouddhisme et le confucianisme et un modèle politique stable qui est le modèle de l’État impérial.

Le bouddhisme coréen est, dans la tradition du Grand Véhicule, basé sur la traduction des écritures en chinois classique. Selon l’histoire des écoles, le bouddhisme coréen serait un bouddhisme de «synthèse» (t’ong pulgyo) mais le point de vue du rapport à l’État est une approche plus plausible avec un bouddhisme protecteur de l’État (ho’guk pulgyo). Aujourd’hui, une secte très puissante en Corée du Sud revendique une bouddhisme ayant conservé l’authentique pratique de méditation.
Sur la longue durée, on se rend compte que le rôle de l’État fut fondamental pour le développement du bouddhisme et c’est ce rôle qui permet d’expliquer le destin des Trois Joyaux dans la péninsule coréenne. De ce rôle découle une histoire particulière des écoles bouddhiques ainsi que le qualificatif de bouddhisme de «synthèse» qui lui fut attribué au XXe siècle par contraste avec l’organisation du bouddhisme au Japon.
Le rôle de l’État fut, d’une manière générale, déterminant pour le développement du bouddhisme en Asie orientale comme en témoigne par exemple, les tentatives d’écriture de l’histoire du bouddhisme selon les catégories historiographiques officielles. L’expression «protecteur du pays» est une étiquette susceptible de s’appliquer pour désigner le bouddhisme dans ses relations à l’État.
L’expression hoguk utilisée dans les sources médiévales coréennes n’est pas spécifiquement bouddhique et on la retrouve dans des contextes divers (titre d’ancêtres devenus divinités protectrices du royaume, titre de divinités territoriales et parfois titres de monastère d’une zone frontalière).
En contexte bouddhique cette notion, durant la période Koryŏ, est associée presque toujours au Soutra du Roi Bienveillant auquel il convient d’accorder une attention particulière.
Deux versions presque identiques existent qui se composent de huit chapitres (1-Introduction ; 2-contemplation de l’Ainsi-Venu ; 3-pratique de l’être d’Éveil ; 4- les deux vérités ; 5-protection du pays ; 6-faits concevables ; 7-réception des préceptes ; 8-exhortation à la diffusion du soutra). Les spécialistes considèrent ce soutra comme apocryphe, datant du VIe siècle (époque des Liang). Ce Soutra permet plusieurs niveaux de lecture, faisant de «roi» et de «pays» des notions abstraites et les commentateurs chinois ou coréens ont cherché à éviter qu’il ne fût lu de manière trop prosaïque (conception magique). Cependant, il peut être lu comme un récit : au Pic du Vautour, devant une immense assemblée, Siddharta Gautama dialogue avec le roi Prasenajit du royaume de Shrâvasti qui l’interroge sur la «protection du lien karmique du royaume», se faisant le porte-parole de seize souverains de grands pays. Les prescriptions rituelles du Soutra ont pour effet d’anéantir les sept types de calamités que peut connaître un royaume : 1-2) dérèglement astraux ; 3-6) destructions occasionnées par les quatre éléments (feu, eau, vent, terre) ; 7) invasions ennemies. Les causes de ces calamités sont : 1) le manque de piété filiale ; 2) le manque de respect à l’égard des maîtres et des aînés ; 3) l’absence de pratique correcte du Dharma par les moines, les brahmanes, les rois et les ministres. Dans le dernier chapitre, sont expliquées les sept craintes pour l’avenir et les sept mises en garde correspondantes. A la lecture de ce passage, on s’aperçoit qu’il est de la responsabilité du souverain de faire prospérer le Dharma, dont le déclin est annoncé à plus ou moins longue échéance après l’extinction du Bouddha.
Plusieurs signes annonciateurs y sont décrits comme la mise en place d’institutions pour régimenter le monde monastique, l’interdiction de construire des représentations du Bouddha et des pagodes, de pratiquer la Voie et de devenir moine, la réduction de la pratique bouddhique à des cultes en vue de l’obtention du bonheur dans ce monde.
Il y a un ensemble de prescriptions rituelles pour la conservation du Soutra du roi Bienveillant telles que réaliser des bannières aux neuf couleurs, des fleurs de neuf couleurs, milles lanternes, neuf coffrets de jade et neuf coiffes de jade, un pupitre en sept matières précieuses pour y déposer le Soutra. Lors de ses déplacements, le Soutra doit précéder la voiture royale de cent pas pour éradiquer les calamités dans un rayon de mille li.
Dans le chapitre 5, il est dit que la lecture de ce Soutra doit être donnée deux fois par jour par cent maîtres de Dharma installés sur un siège haut devant lequel on place une lanterne et l’on fait des offrandes d’encens et de fleurs aux Trois Joyaux.
Ces prescriptions rituelles ont été appliquées dès le VIIe siècle dans les sources officielles du Silla. Selon l’histoire dynastique officielle du Koryŏ, ce culte aurait été le troisième culte d’État le plus fréquemment pratiqué (plus d’une centaine de fois mentionné entre 1043 et 1302). Il sera abandonné au XVe siècle, consécutivement au changement de dynastie et à la transition idéologique qui implique la suppression des cultes bouddhiques d’État. A l’époque du Koryŏ, c’est un culte périodique permanent (une fois tous les deux ou trois ans, généralement pendant trois jours) mais il peut aussi être réalisé à titre extraordinaire. Il était accompagné de repas ou banquets offerts aux moines pansung. A partir de 1085, le culte va suivre les codes en vigueur sous les Song et le rite consistant à faire précéder la voiture royale du Soutra est adopté. Malheureusement l’iconographie bouddhique du Koryŏ n’a pas conservé de traces de représentations du culte. Il existe une description du culte en 1264 qui permet de vérifier sa conformité avec les prescriptions. Il est évident que ce culte eut un caractère conjuratoire comme le montrent certaines tenues extraordinaires : en 1179, elle est justifiée par des soulèvements armés de la population ; en 1186, la tenue de la cérémonie est associée à une autre, «d’extinction des calamités», pour conjurer ce qui est considéré comme un dérèglement astral. On peut voir ainsi que la notion de «protection» est associée à celle de «conjuration».
Avant le Koryŏ (Trois royaumes et Grand Silla), il y a des aspects fusionnels de la conception du bouddhisme et de la royauté (légitimation du lignage, aspect physique des souverains). L’institution des maîtres du roi et du royaume va naître au VIIe siècle (les rois sont disciples de maîtres bouddhistes). A cette époque, le bouddhisme commence à se fonctionnariser et à s’organiser en unités administratives et dépend des charges militaires. Cinq grands préceptes séculiers ont été largement diffusés et le quatrième est de dire que lorsqu’on va au combat on ne doit pas revenir. Au moment de la lutte du Koguryŏ contre les Tang, une source tardive dit que 30 000 moines auraient participé à la défense du royaume. Parmi les trois trésors du Silla, il y aurait une pagode de neuf étages au monastère de Hwangnyong à Kumsong (actuel Kyongju) où chaque étage est dédié à la protection contre un ennemi particulier. Ce symbole de la protection du royaume de Silla est d’actualité car la reconstitution de la pagode (détruite en 1238 et sans modèle) est programmée à Kyŏngju.

La reconstitution de la Pagode (82m ?) Kyongju détruite en 1238 (il n'y a pas de modèle) en cours à Kyongju (2017-2035 ?)

La reconstitution de la pagode (82m ?) détruite en 1238 (il n’y a pas de modèle), en cours à Kyŏngju (2017–‐2035 ?)

Le Koryŏ est la seule période de l’histoire de la Corée où le bouddhisme fut la religion de l’État et de la dynastie sur le modèle de l’État impérial (administration des Tang). De ce fait, le Koryŏ est la période où l’expression «protection du royaume» coïncide avec le sens de «bouddhisme d’État», véritable système, dont le fonctionnement implique l’ensemble de la société.
Dans les sources, il y a un mythe fondateur qui présente un point de vue sur la fondation de la dynastie : le moine Tosŏn aurait révélé son destin au premier roi, Wang Kŏn, aurait légitimé le choix de la nouvelle capitale dynastique (Kaegyŏng) et choisi le site du palais. Ceci démontre l’étroitesse des relations entre la fondation de la dynastie et le bouddhisme, celui-ci est considéré comme le soutien de la dynastie.
Héritée d’une conception originale du Silla, l’institution des maîtres du roi wangsa et du royaume kuksa va se développer et, à partir du milieu du Xe siècle, les maîtres du roi et du royaume vont se succéder de manière continue (environ 70 identifiés). A chaque souverain correspondait un maître du roi qui devenait maître du royaume à la mort du précédent. Dans une relation de maître à disciple (rite de prise de maître : cession du trône et neuf prosternations), le souverain était censé prendre conseil auprès de son maître aussi bien sur le plan politique que religieux. Cette institution caractérise le Koryŏ puisqu’elle sera supprimée à partir du deuxième souverain de la dynastie suivante Chosŏn. Le rôle politique et religieux de ces maîtres est difficile à évaluer car dépendant de la personnalité et de l’âge des souverains et des maîtres. Cependant ils ont tenté de regrouper les écoles bouddhiques par le truchement de maîtres nationaux. Tous les maîtres nationaux étaient issus du monastère de Songgwangsa. Une preuve de l’importance du bouddhisme est la pratique des monastères de vœux de la famille royale qui étaient dédiés au culte permanent des ancêtres, sorte de culte dynastique teinté de confucianisme. En raison des lacunes relatives aux rites funéraires dans l’histoire officielle, il est difficile de savoir si les funérailles d’Etat respectaient les prescriptions bouddhiques. Les cérémonies de commémoration du jour anniversaire du décès se faisaient dans ces monastères. Les formules de vœux attestent du rôle de relais du culte dynastique par les rites bouddhiques. De structure binaire verticale, ces formules priaient pour le bonheur du souverain en haut et pour celui des êtres en bas.

15.10.14.Monastère de Songgwan

Le pavillon des maîtres du royaume du monastère de Songgwan

15.10.14.Monastère de Haein

Les 81 258 planches gravées conservée au monastère de Haein (province de Kyŏngsang du Sud).©UNESCO

Un autre aspect de la protection du royaume est la gravure de la Grande Corbeille (ensemble d’écritures bouddhiques : le Tripitaka) : une première fois, dans le but de repousser les troupes Khitan (1011) et une seconde fois pour refouler les envahisseurs mongols (1237). Cette dernière, gravée sur 81 258 planches de bois entre 1237 et 1251 et conservée au monastère de Haein, fut inscrite en 2007 au registre de la Mémoire du Monde.
Une autre déclinaison de la notion de «protection du pays» est celle de «soutien» du royaume (pibo) : il était nécessaire d’installer des édifices bouddhiques (monastères, pagodes, lanternes de pierre ou bassins d’eau, etc.) pour pallier les défauts des sites remarquables du territoire. D’abord centré sur la capitale, le concept fut étendu à l’ensemble du pays. Fixés par les «écrits secrets de Tosŏn» les sites (entre 500 et 3600) étaient censés être répertoriés dans des listes. En 1198, un bureau spécial fut dédié aux sites pibo sur l’ensemble du royaume.
L’abondance des cultes bouddhiques à la cour et dans les provinces (83 types identifiés) est un des aspects les plus visibles des relations entre État et bouddhisme, que l’on peut qualifier de «ritualisme». La plupart des cérémonies relèveraient du courant ésotérique du bouddhisme, pourtant peu influent. Les cultes se caractérisent par leur fonction conjuratoire impliquant des relations étroites avec la divination d’État. Un tel ritualisme ésotérique relève d’une conception magique du bouddhisme instrumentalisée par le pouvoir séculier.
Pour assurer, à titre perpétuel, des cultes d’État soutenant la dynastie et la société toute entière, une partie des fonds publics, issus des impôts et taxes, est destinée aux monastères, mais aussi des fonds à capitaliser «les trésors inépuisables» (usure). L’existence de «règles permanentes» conservées dans les archives des monastères semble attester le caractère contractuel de l’organisation des cultes, dès le début de la dynastie. Autrement dit, l’État subventionne le culte dynastique effectué dans les monastères, en impliquant les administrations et les populations locales.
Un troisième aspect de la notion de «protection du royaume» signifie la «défense du territoire». Les «armées de démons» peuvent être comprises comme une diabolisation des ennemis du royaume (considérés comme ennemis du bouddhisme). Depuis la fondation du Koryŏ, les catégories de moines des dépendances des monastères ainsi que la population des districts étaient rattachées aux armées régulières. On trouve aussi mention de moines soldats dans l’histoire officielle, mobilisés par centaines ou par milliers contre les Khitan au XIe s., les Mongols au XIIIe s., les Turbans Rouges et les Japonais au XIVe s. En définitive, le terme hoguk implicite une protection symbolique et concrète du bouddhisme vis-à-vis de l’État impliquant une contrepartie réalisée par l’intermédiaire du souverain et sous forme d’un contrat (dimension juridique et institutionnelle). On peut y voir aussi une forme d’instrumentalisation du bouddhisme par le pouvoir séculier, prônant un usage quasi magique des cultes.

Le bouddhisme de «protection du pays» disparaît sous la dynastie Chosŏn avec des périodes de répression alternées avec des périodes de tolérance ou de reconnaissance. L’éradication des institutions bouddhiques d’État à partir du roi T’aejong (1400-1417) se fait au profit d’une idéologie néo-confucéenne, le bouddhisme comme le taoïsme sont considérés comme des hérésies. Cependant les écoles fusionnent et le bouddhisme est contraint et limité dans ses activités et sa capacité économique par la législation.
La conséquence de cinq siècles de répression du bouddhisme en Corée aboutirent à : 1) écarter institutionnellement le bouddhisme des centres de pouvoir et des centres urbains (isolement des monastères «bouddhisme de montagne») ; 2) faire baisser le statut social des religieux ; 3) réduire le niveau de formation des moines ; 4) limiter les réalisations bouddhiques (édifices) et les cultes ; 5) dilapider le patrimoine bouddhique ; 6) faire entrer le bouddhisme dans la sphère privée ; 7) rapprocher le bouddhisme des pratiques religieuses plus populaires (pratiques exorcistes du chamanisme). Les milieux bouddhiques, à commencer par les religieux durent s’adapter et se transformer pour survivre.
A la fin du XVIe s., une partie du monde monastique participa à la résistance contre les invasions japonaises alors que l’armée régulière est en débandade. Ces actes de résistance obligèrent le pouvoir à en reconnaître le mérite et à reconsidérer le rôle du bouddhisme vis-à-vis de l’État (XVIIe s.). Une tolérance relative va s’installer durant le XVIIIe et le XIXe siècle. A partir de quelques figures du monde résistant bouddhique se forgea les lignées spirituelles considérées comme orthodoxes, rattachées à la lignée de Linji Yixuan des Tang, 11e patriarche de l’école du Chan.
Au XIXe s. le clergé bouddhique se maintient grâce au soutien du peuple et de membres de la famille royale (familles des reines) ce qui permet la reconstruction de grands monastères.
En 1910, le nombre de moines et de religieux bouddhistes était de l’ordre de 5 à 6000. En 1911 est promulguée une loi sur les monastères qui restructure l’ensemble du monde bouddhique dans une politique d’asservissement aux autorités coloniales au service de l’Empire nippon. Les religieux sont administrés par une élite autochtone collaborationniste choisie par le régime. Les monastères et les temples servent de relais au culte impérial. Les notions bouddhiques de bienfaits ou de préceptes séculiers sont instrumentalisées pour justifier la participation des bouddhistes à la guerre du Pacifique. Cinq avions titrés «bouddhisme coréen» sont subventionnés et engagés dans la guerre.

Après 1945, l’État intervient dans la politique de «purification du bouddhisme» (1954-1962). La coexistence des moines mariés japonisés et des moines considérés comme fidèles à l’orthodoxie est l’objet de tensions. L’État utilise la force pour expulser les moines mariés des principaux monastères. Le résultat a abouti à l’établissement d’un ordre monastique dominant, jogye, issu du groupe des moines célibataires fidèles aux préceptes et assidus aux retraites du sŏn (chan).
Le 19 octobre 2008, la cérémonie des Cent Sièges est exécutée à Pusan, une première depuis 750 ans. Occasion pour le président Yi Kangwon de dire «…Nous réactualisons la cérémonie du hoguk contenant l’âme de notre nation oubliée depuis 750 ans, son sens historique et culturel est immense…».
En ce début du XXIe siècle, le bouddhisme peut-il se développer en Corée du Sud comme religion nationale ? Yannick Bruneton termine sa conférence en posant les questions suivantes : comment appliquer dans une démocratie moderne, la notion de «protection du pays» autrefois associée à la légitimation du pouvoir royal et dynastique, à la défense du territoire ? Comment faire du bouddhisme une religion nationale dans une société pluri religieuse où les bouddhistes ne représentent qu’à peine un quart de la population ? Comment faire du bouddhisme une religion nationale alors que la constitution sud-coréenne stipule que religion et État sont séparés ? Comment réinvestir les centres urbains, les lieux de mémoire ? L’association avec l’Etat ne comporte-t-elle pas, comme dans le passé, des risques d’instrumentalisation politique, de sécularisation et de folklorisation ?

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Cérémonie des Cent Sièges exécutée à Pusan le 19 octobre 2008. ©Ohmynews.

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