Kim Jung Man au Musée Cernuschi
Du 3 au 18 octobre 2015.
Kim Jungman au musée Cernuschi à l’occasion de la Nuit Blanche.
Kim Jungman naît au lendemain de la guerre de Corée en 1954 à Cheorwon – Corée du Sud. Adolescent, il quitte son pays pour l’Afrique. Débute alors une longue quête philosophique qui le conduit finalement en Europe où il étudie la peinture de 1974 à 1977 à l’École Nationale Supérieure d’Arts de Nice (Villa Arson) avant de se découvrir une passion pour la photographie. En 1977, Kim remporte le Prix du jeune photographe aux Rencontres internationales de la photographie d’Arles mais éloigné de ses racines, il regagne finalement la Corée. Dès lors, il trouve sa voie dans la photographie de mode des années 80 et 90 en Asie, influencé par Richard Avedon, Helmut Newton, Sarah Moon et Herb Ritts. En 2000, le site korea.com le place parmi les 33 hommes les plus influents dans le monde culturel en Corée et le nomme « Photographe de mode de l’Année ». En 2007, il laisse derrière lui une carrière florissante en tant que photographe professionnel pour s’intéresser aux paysages de campagne de son pays natal. De nouvelles perspectives artistiques s’ouvrent alors à lui, donnant rapidement naissance à une oeuvre foisonnante d’une force artistique inouïe reconnue sur la scène internationale.
EAST
Kim Jungman a su créer un lien fort entre son histoire et l’Orient ancien. Les images de la série « East » semblent être la réincarnation moderne de la nature originelle de l’Asie qui avait inspiré les paysages d’hiver peints par Li Cheng sous la dynastie des Song (960-1272), ou encore les paysages paradisiaques rêvés par Ahn Gyeon pendant l’ère Joseon(1392-1910). Le caractère monumental (260 x 468 cm) et extraordinaire des deux photographies présentées au musée invitent le spectateur à pénétrer au coeur de l’intimité de ces immenses paysages allégoriques.Ces compositions évoquent aussi bien la pérégrination du pèlerin que la méditation de l’ermite retiré dans les montagnes qui, en Asie et tout particulièrement en Corée, sont des hauts-lieux de la spiritualité.
HANBOK
Kim Jungman travaille sur cette série depuis plus de dix ans. C’est en plein shooting pour la maison Chanel avec des mannequins vêtus de hanbok, qu’il prend conscience que ce vêtement traditionnel constitue la véritable image de la Corée. Sous la dynastie Lee (1392-1910), les rois coréens ont codifié le port des vêtements. Chacune des classes de la société coréenne était reconnaissable par sa façon de porter le hanbok traditionnel, notamment à l’occasion des mariages et des funérailles. Au-delà de la photographie de mode, Kim Youngman explore la complexité et la diversité de ce costume traditionnel en le confrontant au monde contemporain et immergeant le spectateur dans l’histoire de la Corée.