Entre écologie, patrimoine et développement- Luang Prabang pourra-t-elle garder son âme ?

Conférence par Françoise Capelle, Docteure en archéologie (Université Paris1), à 18H00 dans l’auditorium du musée Cernuschi.

La ville de Luang Prabang est désormais menacée par un projet de barrage situé à seulement 8,6 kilomètres d’une ligne de faille sismique active. Ce nouveau barrage pourrait être victime d’un fort séisme de magnitude 7 ou 8”.

Malgré ces inquiétudes, et l’absence d’une étude rigoureuse concernant les risques sismiques, les autorités laotiennes ont donné leur feu vert pour ce projet soutenu par des promoteurs et investisseurs thaïlandais. Un énième barrage, qui apparaît comme une nouvelle preuve de l’ambition du Laos, pays enclavé et rural d’Asie du Sud-Est, de devenir “la batterie de l’Asie “en multipliant ses ressources en hydroélectricité.

Ce projet, situé à 25 kilomètres en amont de Luang Prabang, risque également de menacer “l’intégrité” de cette ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Cette menace récente s’ajoute aux effets indésirables du tourisme. L’inscription sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO en 1995 a favorisé un développement centré sur les valeurs patrimoniales et culturelles. Cette rénovation, véritable réussite exemplaire de coopération entre ministère français, équipes locales et bailleurs de fonds, a permis à la ville de ressusciter après la guerre. Mais les familles s‘en vont car les prix s’envolent et les traditions avec elles. Elles font place à des restaurants et des guesthouses. De plus, maintenant un aéroport international et un train reliant Boten à Vientiane déversent des flots de touristes. Cette ligne de chemin de fer reliant Vientiane et Boten (frontière chinoise) n’est qu’une partie du très grand projet ferroviaire de la “Belt and Road” dont le but est de relier la ville de Kunming à Singapour.

En regard de ces nouvelles menaces, nous examinerons quels atouts Luang Prabang devra mettre en avant pour préserver son charme incomparable.