Cernuschi art vidéo – quatrième édition

Cernuschi art vidéo #4 : Natura naturata

20 – 25 octobre 2020

L’année 2020, avec son cortège de catastrophes naturelles, de zoonoses et de contraintes sanitaires, a rappelé avec une certaine cruauté l’interdépendance de l’humanité et du milieu dans lequel celle-ci évolue. Pour sa quatrième édition, organisée en partenariat avec ASIA NOW et la Société des amis du musée Cernuschi, le programme « Cernuschi art vidéo » est consacré à ces rapports complexes, contrariés, mais aussi parfois fantasmés, entre l’Homme et la nature. Une sélection de vidéos, créées par des artistes chinois, coréens, japonais ou vietnamiens, aborde ces relations au moyen de formes variées, poétiques ou documentaires. Les modalités et les conséquences d’une appropriation artistique, symbolique, économique et technique des territoires sont ainsi successivement décrites au moyen de performances filmées, d’images prises sur des sites spécifiques ou à travers le regard de la faune. Les animaux constituent en effet un sujet et un objet privilégié des vidéastes qui s’intéressent à ce type de questions. Ils sont à la fois les victimes potentielles et les témoins des effets de l’anthropisation toujours plus avancée du monde.

Les œuvres présentées invitent à une réévaluation des effets et du sens des actions humaines et révèlent les attitudes variées des artistes face à ces changements d’environnement. Ainsi, alors que Zhuang Hui (né en 1963), souhaitant s’abstraire des problématiques sociales, s’inspire des lettrés chinois et choisit délibérément de se réfugier dans la nature, Chen Qiulin (née en 1975) met en scène un adieu symbolique et déchirant entre elle et sa ville natale, détruite, déplacée et reconstruite, lors de la mise en eau du barrage des Trois gorges. Kentaro Taki (né en 1973), lui, documente la domestication de la nature par les installations visant à capter les sources chaudes de la ville de Kannawa et le déclin économique qui suit leur désaffection par le public.

Kentaro Taki (né en 1973), Kannawa, 2009, 6 min. 08.

Yang-Ah Ham (née en 1968), Birds’ eye view, 2008, 10 min. 04

Chan Kai-yuen (né en 1948), Un regard sur la 9ème symphonie, 2009, 4 min. 13

Chan Kai-yuen (né en 1948), introduit le thème animalier et met en scène un poulet en train de cuire comme s’il s’agissait d’un homme dans un bain, soulignant ainsi la fragilité de la vie et l’absurdité crue du monde social. Yang-Ah Ham (née en 1968) file la métaphore en filmant les nouveaux occupants de l’ancienne gare de Séoul, des pigeons qu’elle voit comme le symbole des êtres humains formés et contrôlés par autant que pour la vie en société. Akino Kondoh (née en 1980) opte quant à elle pour une veine intimiste et surréaliste afin d’évoquer le remords ressenti face à la destruction du monde vivant, en l’occurrence deux coccinelles. Enfin, l’intensité de ce sentiment laisse place chez Nguyen Phuong Linh (née en 1985) à la mélancolie du regard aveugle jeté par un vieil éléphant sur une plantation de coton.

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