Tadjikistan, au pays des fleuves d’or
Visite-conférence par Sylvie Ahmadian, conférencière au Musée national des arts asiatiques – Guimet.
La petite république du Tadjikistan se trouve enclavée entre l’Afghanistan, l’Ouzbékistan, le Kirghizstan, la Chine et le Pakistan. La moitié de sa surface est occupée par les monts du Pamir qui culminent à 6 000 mètres. Au Nord, le fleuve Zeravchan (semeur d’or en persan) traverse le pays sur plus de 700 km et, au Sud, l’Amou-Darya (ancien Oxus) sert de frontière avec l’Afghanistan. Cette région a connu une grande prospérité grâce à ses ressources minières dès la plus haute antiquité (or, argent, cuivre, étain et pierres semi-précieuses comme la cornaline, l’améthyste, le grenat, etc.). Au cœur d’un réseau d’échanges entre l’Asie, le Moyen Orient et l’Occident, cette contrée a subi de nombreuses invasions et subi des influences artistiques diverses.
Dès les temps les plus reculés, la zone Ouest du Zeravchan a connu une civilisation qui mêle les traditions steppiques et celles des oasis agricoles. Sarazm fut un établissement non fortifié allant de l’âge chalcolithique à l’âge du bronze (4ème-3ème millénaires av. N.E.). On y a retrouvé une ville avec des bâtiments monumentaux construits en briques crues. Ce site réunit presque tous les arts et artisanats de prestige de l’époque avec le travail de la pierre, des métaux et de l’argile, sans oublier l’or et les pierres semi-précieuses. D’après les trouvailles faites lors de fouilles, il apparaît que la ville était un nœud d’échanges avec des pays lointains tels que la Mésopotamie, la Perse, mais aussi les civilisations de l’Indus. En effet, on y a découvert des sceaux de type Indus et de type mésopotamiens, même s’ils ne portent pas d’écriture, un bracelet en coquillage qui venait probablement de la mer d’Oman. Certains objets du quatrième millénaire av. N.E. restent mystérieux, telles une pierre fuselée merveilleusement polie et des pierres ansées (poids ?) dont on ne connaît pas l’usage. La tombe de la «princesse» de Sarazm (début du 3ème millénaire av. N.E.) a révélé un mobilier funéraire très riche: un lourd collier fait de 49 perles biconiques en or pur, une rosette en or incrustée en son centre d’une turquoise, des centaines de perles en pierres semi-précieuses, un miroir, etc. Il faut noter, que si le mobilier fait penser à la civilisation de l’Oxus, la structure funéraire évoque la culture chalcolithique d’Afanasievo, en Sibérie. D’autres sites de la même époque ont dévoilé une culture très variée. Une statuette anthropomorphe (orant ?), en pierre tendre, évoque les sculptures de Lagash ou les déesses d’Afghanistan de la même époque. La céramique présente des objets très sophistiqués comme un récipient orné de cinq bouquetins ou une coupe sur pied de forme et finition parfaite. Une représentation anthropomorphe unique montre un homme présentant un vase.
Au 6ème s. av. N.E., les territoires du Tadjikistan furent intégrés dans l’empire achéménide (550-330 av. N.E.) dès le règne de Cyrus II (559-530 av. N.E.). Le pays s’est retrouvé à cheval entre la Sogdiane au Nord et la Bactriane au Sud, deux satrapies gouvernées par le système d’administration perse. Un art typiquement achéménide ou imitant l’art perse a circulé dans toute la région sans pourtant occulter complètement les traditions régionales antérieures.
Des éléments de trône en forme d’avant-corps de bouquetin ou de zébu, en bronze, montre une influence iranienne évidente mais certaines plaques ou appliques semblent directement inspirées de l’art des steppes.
Le fameux trésor de l’Oxus, découvert, au 19ème s., à Takht-i Kobad, actuellement au British Museum, est le plus remarquable ensemble achéménide du 5ème s. av. N.E. Essentiellement composé d’objets précieux déposés en ex-voto, il fut découvert par des Turcs entre 1876 et 1880. Certaines pièces peuvent être admirées dans l’exposition. Une plaque votive, en or travaillé au repoussé, figure un officiant vêtu du costume des chefs achéménides (tunique, pantalons étroits, bottes, portant à la ceinture, une courte épée (akinakès) et tenant un faisceau de brindilles barsom. Le faisceau barsom est un élément du culte zoroastrien fait, à l’origine, de tiges de tamaris ou de grenadier. Une statuette d’homme (roi ?) barbu, en argent partiellement doré, paré d’une couronne et d’un diadème noué tient, lui aussi, le faisceau barsom.
Au 6ème s. av. N.E., les territoires du Tadjikistan furent intégrés dans l’empire achéménide (550-330 av. N.E.) dès le règne de Cyrus II (559-530 av. N.E.). Le pays s’est retrouvé à cheval entre la Sogdiane au Nord et la Bactriane au Sud, deux satrapies gouvernées par le système d’administration perse. Un art typiquement achéménide ou imitant l’art perse a circulé dans toute la région sans pourtant occulter complètement les traditions régionales antérieures.
Des éléments de trône en forme d’avant-corps de bouquetin ou de zébu, en bronze, montre une influence iranienne évidente mais certaines plaques ou appliques semblent directement inspirées de l’art des steppes.
Le fameux trésor de l’Oxus, découvert, au 19ème s., à Takht-i Kobad, actuellement au British Museum, est le plus remarquable ensemble achéménide du 5ème s. av. N.E. Essentiellement composé d’objets précieux déposés en ex-voto, il fut découvert par des Turcs entre 1876 et 1880. Certaines pièces peuvent être admirées dans l’exposition. Une plaque votive, en or travaillé au repoussé, figure un officiant vêtu du costume des chefs achéménides (tunique, pantalons étroits, bottes, portant à la ceinture, une courte épée (akinakès) et tenant un faisceau de brindilles barsom. Le faisceau barsom est un élément du culte zoroastrien fait, à l’origine, de tiges de tamaris ou de grenadier. Une statuette d’homme (roi ?) barbu, en argent partiellement doré, paré d’une couronne et d’un diadème noué tient, lui aussi, le faisceau barsom.
Un fourreau d’akinakès, sculpté dans une seule pièce d’ivoire, figure un lion saisissant un cerf. Le relief est d’une grande finesse et reprend la formule des combats d’animaux de Persépolis. Cependant, une certaine naïveté dans le rendu de la face du lion dénote une fabrication locale.
Après qu’Alexandre (356-323 av. N.E.) ait vaincu Darius, il part à la conquête des territoires asiatiques et, s’il n’y reste pas, il va laisser une population grecque de soldats mais aussi d’artisans dans la région. Bien que les Séleucides (311-141 av. N.E.) aient conquis la région, ils doivent faire face à la sécession des royaumes gréco-bactriens. Une pièce unique de vingt statères d’or du dernier roi gréco-bactrien, Eucratide 1er (171-145 av. N.E.), le figure de profil, portant un casque à cimier orné d’une corne et d’une oreille de taureau. Au revers, la légende indiquant le nom du souverain, «Du Grand Roi Eucratide», surmonte une représentation des Dioscures à cheval.
Le site de Takht-i Sangin à la confluence des deux fleuves qui vont former l’Amou-Darya a livré une très grande quantité d’objets votifs et de céramiques datés du 4ème au 2ème s. av. N.E. La citadelle de cette ville, moyennement importante, abritait un grand temple où a été trouvé un petit autel votif dédié à l’Oxus par Atrosokès avec Marsyas jouant de la flûte double. Après son échec devant Apollon, Marsyas est devenu une divinité fluviale et donc en adéquation avec le fleuve Oxus. Dans ce temple construit en terre crue mais dont les colonnes ioniques étaient en pierre, ont aussi été découverts des sculptures en terre et en bronze, des plaques d’ivoires décorées, des flûtes en os, des artefacts en or et en bronze, et 3 800 armes votives. Quelques sculptures en terre crue stuquée et peinte témoignent de la persistance de l’art hellénistique. Une tête de seigneur bactrien barbu et coiffé d’un bonnet côtoie des têtes masculines séleucides ou gréco-bactriennes. La dimension du temple et la quantité des trouvailles suggèrent qu’il était dédié au Dieu Oxus et faisait peut-être l’objet d’un pèlerinage régional qui aurait perduré jusqu’aux premiers siècles de notre ère. Un couvercle de pyxide en schiste incrusté de pierres de couleur est tout à fait semblable à ce qu’on a trouvé à Aï Khanoum en Afghanistan. Le site a continué d’être fréquenté durant le 1er s. av. N.E., comme en témoignent des éléments qui évoquant l’art yuezhi ou parthe.
Le Centre et le Nord du Tadjikistan ont aussi dévoilé des objets faisant la synthèse de l’héritage hellénistique et de l’art nomade. Une lourde boucle de ceinture en or figurant un cavalier en train de chasser un sanglier en est un bon exemple: le sujet, le vêtement et la présence d’incrustations se rattachent à l’art des steppes, le cadre orné d’oves et la tridimensionnalité relève de l’art hellénistique.
L’empire Kouchan (1er s. av. N.E.-3ème s. apr. N.E.) a instauré une paix relative dans la région, favorisant le commerce de «la route de la soie». Quelques monnaies en or évoquent ses souverains ; une monnaie en bronze de Kanishka est remarquable car, au revers, est représenté le Bouddha. Les Kouchan, bien que zoroastriens, semblent avoir favorisé le bouddhisme et une petite tête de Bouddha, en calcaire, évoque l’art de Mathura en Inde.
Les 3ème-4ème s. de notre ère voient l’essor des Sogdiens qui assuraient le transit des marchandises entre la Chine et le Proche-Orient. Une bractée figurant une louve allaitant Romulus et Remus a probablement été copiée d’une monnaie romaine. Une plaque, en terre cuite, ornée d’un Héraclès nu, couronné et botté, portant une peau de félin, levant une massue contre un petit personnage (Achéloos ?) montre la persistance des mythes tout en étant traités d’une manière plus frustre.
Une salle évoque les Sogdiens dont l’écriture, après avoir servi de langue d’échange dans toute l’Asie Centrale, engendra l’alphabet ouïgour qui servit de base aux écritures mongole et manchoue. Une coupe en argent partiellement doré est ornée d’une figure féminine tenant une étoffe et des sarments de vigne. L’héritage sassanide est évident mais l’allusion à la viticulture est sogdienne, et la position ainsi que la ceinture font aussi penser aux divinités à l’arbre indiennes.
Ces «Phéniciens d’Asie» avaient installé des comptoirs jusqu’en Chine et en Asie du Sud-Est. En Chine, Ils ont fourni des sujets pour des mingqi les représentant ainsi que les chameaux des caravanes. Un manteau (caftan) à motif d’animaux et d’oiseaux affrontés évoque le costume porté par les Sogdiens. Si les motifs dénotent l’influence sassanide, il est probable qu’on peut le rattacher à un ensemble de soieries traditionnellement rattachées à la Sogdiane.
Deux cités sogdiennes importantes sont présentées dans l’exposition. Pendjikent était une ville de taille moyenne qui connut son apogée entre le 5ème et la fin du 8ème s. L’habitat en était très dense et les maisons comportaient deux, voire trois niveaux, avec très peu d’ouvertures. Des peintures murales ornaient certaines pièces et les plafonds en bois étaient supportés par des piliers, eux aussi, en bois. Beaucoup de ces bois ont été conservés sous forme carbonisée après l’incendie causé par le sac de la ville par les musulmans en 722. Il y avait aussi des temples dédiés aux divinités zoroastriennes. Dans le temple II, on a retrouvé, dans une chapelle, une sculpture colossale figurant Shiva et Uma assis sur le dos du taureau Nandin. En terre crue stuquée, ce groupe n’a jamais été peint, peut-être pour imiter la pierre.
L’hypothèse d’une communauté shivaïte locale est avancée, surtout que Shiva porte des bottes sogdiennes. Une peinture figurant une divinité à quatre bras (Vaishravana ?), en cotte de maille coiffée d’une couronne ailée à tête de mort avec des flammes jaillissant de ses épaules, pourrait confirmer cette hypothèse. Un ensemble de peintures murales provient d’une pièce d’une riche maison. Le fond est bleu sombre et l’ensemble se déployait autour de la déesse Nana. Près de son trône, une harpiste, vêtue d’une sorte de costume indien, est surmontée d’un trapèze rougeâtre qui n’est autre qu’un chapiteau. Il s’agit de la figuration d’une caryatide qui soutenait l’arche au-dessus de la déesse. Les scènes qui ornaient la salle sont difficiles à interpréter mais il semble qu’elles illustrent un sujet épique
entre le clan des anneaux et celui des dragons. Une scène de banquet typiquement sogdienne montre les deux rois assis au milieu de courtisans. L’autre scène décrit un combat entre les deux clans.
Comme dit précédemment les pièces étaient couvertes de plafonds à caissons ou de fausses coupoles en bois. Les décors sculptés présentaient non seulement des motifs ornementaux et floraux mais aussi des dieux, des chevaliers ou des animaux. Une remarquable caryatide exposée devait soutenir une fausse coupole.
Ce n’est qu’un siècle plus tard que l’islam arriva en Oustrouchana et Shahristan est la deuxième grande cité sogdienne qui a été fouillée dans les années 1950 à 1970. La ville comprenait plusieurs quartiers dont un complexe palatial d’où proviennent des peintures représentant des scènes épiques. Un personnage à trois têtes tirant à l’arc est interprété comme étant le dieu Weshparkar, dieu majeur avec Nana du panthéon sogdien. Des éléments de décor en briques sculptées ou en bois calciné montrent la richesse des décors du palais.
Le zoroastrisme des Sogdiens est un peu différent de celui des iraniens. Une étonnante sculpture masculine nue en bois est habillée de vêtement, d’une cotte de maille, de bottes, d’une couronne et tient des objets cultuels. On s’accorde pour penser qu’il s’agit de Mithra et elle proviendrait d’un temple local du Zeravchan. D’après les sources islamiques, on sait que les Sogdiens vouaient un culte au feu en même temps qu’ils priaient des idoles.
Le zoroastrisme sogdien suit cependant la norme des pratiques funéraires: isolement des corps (il ne faut pas souiller la terre) pour un décharnement effectué par des animaux et les os sont déposés dans des ossuaires en terre cuite à décor simplifié.
La région sud-ouest du Tadjikistan correspond au nord de la Bactriane qui a été la terre d’élection du bouddhisme et on y a retrouvé de nombreux sites bouddhiques corroborant les témoignages des pèlerins chinois. Il semble que le bouddhisme se soit répandu à partir du 2ème s. sous les Kouchan et ait perduré jusqu’aux invasions arabes. Le monastère bouddhique de Adjina-tepa, érigé vers le milieu du 7ème s., comportait un monastère et un grand stupa édifiés en terre crue, de style gandharien, disposés en enfilade. Dans le monastère, l’image colossale d’un Bouddha de terre crue, en parinirvāna, occupait l’angle N-O d’un couloir de circumambulation. Les murs et les chapelles étaient décorés de sculptures en terre crue et de peintures. Le sanctuaire principal abritait, lui aussi, une statue colossale de Bouddha. Sur les plafonds voûtés du déambulatoire autour du stupa se tenaient des rangées de Bouddhas (Mille Bouddhas) assis, nimbés ou auréolés. Le buste grandeur nature d’un personnage vêtu d’un caftan, trouvé près du parinirvāna pourrait représenter un prince. Le traitement souple des vêtements est proche de la tradition hellénistique tardive dans l’art du Gandhara telle qu’on peut la voir au Fondukistan. D’autres sculptures, toujours en terre crue peinte, semblent plus proche de l’art indien de la période Gupta.
Une peinture murale provenant du sanctuaire bouddhique de Kala-i Kafirnigan (7ème-8ème s.) figure deux donatrices, vêtues de manteaux à motifs inscrits dans des médaillons perlés, précédées d’un adolescent agenouillé et d’un moine. Ce dernier est vêtu d’une robe orange qui le situe dans la secte bouddhique du Petit Véhicule des Mahasanghika, ce que corroborent les peintures des Milles bouddhas sur les murs et les récits de voyageurs chinois. Le fait que le fond soit rouge et que les personnages tiennent une fleur évoque certaines peintures bouddhiques du Tokharestan ou de Sogdiane, mais aussi certaines peintures ouïgoures de Bezeklik.
Toute une partie du Tadjikistan fut sous la domination du khanat des turks occidentaux vers les 6ème-7ème s. Ces nomades n’ont laissé que peu de traces excepté des stèles funéraires. Ces balbal de forme anthropomorphe figurent le défunt, debout, les bras croisés sur la poitrine, certains tenant une coupe.
Toute une partie du Tadjikistan fut sous la domination du khanat des turks occidentaux vers les 6ème-7ème s. Ces nomades n’ont laissé que peu de traces excepté des stèles funéraires. Ces balbal de forme anthropomorphe figurent le défunt, debout, les bras croisés sur la poitrine, certains tenant une coupe.
La conquête arabe commence en 644 mais le pouvoir ne s’installe vraiment qu’au 8ème s. car les populations locales opposent une résistance farouche. On a retrouvé les premières monnaies frappées par les Arabes qui imitent les drachmes sassanides mais dont l’inscription en arabe bismillah (au nom d’Allah) ne laisse aucun doute.
Les Samanides vont développer une civilisation brillante entre 875, date de leur légitimation par le calife abbasside, et 999, année marquant leur défaite devant les Turcs Qarakhanides. Leurs capitales seront Boukhara et Samarkand et, en fait, ils gouvernèrent une mosaïque d’ethnies en utilisant des gouverneurs de province, parfois de petits rois, comme ce fut le cas pour le Haut Tokharestan où les Abu Dawudides règnent depuis Khulbuk, mais restèrent vassaux des Samanides. Les Samanides remplacèrent les Sogdiens sur la partie occidentale de «la route de la soie» et on a retrouvé des monnaies samanides jusqu’en Scandinavie ou en Russie témoignant de réseaux très actifs. Une particularité des Samanides est leur affirmation d’appartenir à la culture iranienne alors qu’ils règnent sur des territoires turcophones. Il promurent la langue iranienne en écriture arabe (le persan) et de grands poètes tels que Rudaki (858-940) ou Ferdowsi de Tus (935-1020) écrivirent en persan. Ce dernier termina la rédaction du Shah-nameh, (le Livre des rois) et, dans sa reprise de l’épopée, il s’inspira de la culture de la Perse antique, de textes zoroastriens et surtout des légendes d’Asie centrale. L’aristocratie et la cour, issues des grandes familles iraniennes, œuvrèrent aussi dans ce sens.
Khulbuk, située au S-E du Tadjikistan est la capitale d’une principauté vassale des Samanides mais ayant gardé une certaine indépendance. De nombreuses maisons et un palais ont dévoilé des décors sculptés en stuc de grande qualité avec des motifs végétaux et aussi animaux, tel qu’une petite colonne surmontée de deux têtes de lynx, animal qui représentait peut-être un symbole de pouvoir. On y a aussi trouvé des fresques dont une figure deux musiciennes nimbées. L’ensemble des fouilles a livré une très grande quantité d’objets laissant imaginer le luxe d’une cour princière régionale: verrerie (flacons, bouteilles, bracelets), céramiques locales ou importées, bronzes (chandeliers, coupelles), os et ivoire (pièces de jeu d’échec, dés). Un brûle-encens en forme de lynx, en bronze, d’un modèle bien connu, est le seul à avoir été trouvé en contexte archéologique. De plus, il est signé Abû Nasr et on connaît plusieurs bouteilles en bronze portant la même signature ce qui indiquerait un atelier actif à Khulbuk avant l’abandon de la ville après le milieu de 11ème s.
Il faut rappeler que cette exposition a pu avoir lieu grâce aux prêts du musée des antiquités nationales du Tadjikistan de Douchanbé et à la longue collaboration archéologique française et tadjik qui se poursuit actuellement.