Vase yan
Les vases yan, dont la forme dérive de céramiques néolithiques, servaient à cuire des aliments à la vapeur. Les pieds creux contenaient l’eau, tandis que la cuve, séparée de ces derniers par une plaque mobile ajourée, était destinée à recevoir la nourriture. Les yan, parfois traités en deux éléments séparés et superposables, perdurèrent jusqu’à l’époque des Han (206 av. J.-C. – 220).
Les trois pieds prennent ici la forme de masques de taotie, créature fantastique dont la présence est récurrente sur les bronzes archaïques chinois. Ils sont traités avec un relief affirmé et surmontés de cornes, dont la présence est usuelle depuis la fin des Shang (vers 1500 – vers 1050 av. J.-C.), lorsque les représentations de taotie se voient souvent adjoindre des attributs issus d’animaux réels. La panse est quant à elle simplement ornée d’un bandeau horizontal constitué de spirales carrées, appelées leiwen en chinois, et de trois autres masques de taotie réduits à leur plus simple expression. Ces motifs rappellent la persistance, au début des Zhou de l’Ouest (vers 1050 – 771 av. J.-C.), d’un vocabulaire décoratif élaboré sous les Shang. Les anses torsadées évoquent, quant à elles, de possibles modèles en vannerie.
Cartel :
Vase yan
Zhou de l’Ouest (vers 1050 – 771 av. J.-C.), XIe-Xe siècle avant J.-C., Chine
Bronze
H.39,7 cm ; D.25,4 cm
M.C. 9841
Don de la Fondation Antoni Laurent et de la Société des Amis du musée Cernuschi, 1990
Crédit photo :
© Paris Musées / Musée Cernuschi