Mieux comprendre la question des Rohingyas

Conférence par Françoise Capelle, ancien élève de l’École du Louvre, Docteur en archéologie.

Au cours du voyage des Amis du musée Cernuschi, la question des Rohingyas avait été évoquée, même s’il avait été impossible d’aller en Arakan, leur habitat traditionnel. Depuis, leur situation ne s’est pas améliorée. La question est toujours d’actualité. Mon propos est d’essayer de faire le point en retraçant l’histoire complexe de ce peuple et leur cheminement à travers les siècles. C’est dans l’histoire de la Birmanie qu’il convient d’aller chercher les fils de l’écheveau inextricable actuel. Les caractéristiques géographiques du pays ont également joué un rôle dans l’évolution historique.

Les chroniques rapportent que les capitales royales se succèdent dès 3000 avant J.C. Mais le premier témoignage écrit date d’Anacandra: il décrit en 729, la fondation par le roi Dvancandra (370-425) d’une cité «ornée d’un mur d’enceinte et d’un fossé», Dhanyawadi. Son apogée se situe au Ve siècle avec le sanctuaire de Mahamuni, déjà lieu de pèlerinage majeur. Vesali succèdera du VIe au Xe siècle, puis Mrauk U, du XVe au XVIIIe siècle. Déjà, dans la seconde moitié du XVIe siècle, Hollandais, Portugais et Anglais rivalisent pour établir des comptoirs de commerce.

Les trois guerres anglo-birmanes 1824-1826, 1852 et 1885 se terminent par la chute de la dynastie Konbaung et l’annexion du pays à l’Empire des Indes. C’est alors que les difficultés ont commencé.

Ce résumé d’une longue histoire permet-il de mieux comprendre la tragique situation actuelle ? On examinera aussi les rôles des minorités, de la langue, de la religion, de l’ARSA, armée du salut des Rohingyas de l’Arakan, pour essayer de cerner l’ensemble de la question.

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