2006 : Paire de guerriers. Chine septentrionale. Epoque des Sui (581-618)

Terre cuite polychromée | H. 0,484 ; L. 0,157 ; P. 0,143 et H. 0,48 ; L. 0,155 ; P. 0,145

M.C.2006-72. et M.C. 2006-73. Don de la Société des Amis du Musée Cernuschi

Ces gardiens tenaient de la main droite une lance et de la main gauche, sans doute, un glaive aujourd’hui disparus car confectionnés en matériau périssable. Leur faciès au nez fort, aux sourcils marqués et à la pilosité relativement abondante trahit leur origine occidentale, certainement centrale asiatique. Outre leur taille non négligeable, la fraîcheur exceptionnelle de leur polychromie réhaussée d’or et le réalisme de leur physionomie retiennent l’attention. Participant à un même ensemble, les deux militaires possèdent des particularités dans leur pose et le décor de leur plastron. L’un d’entre eux porte une armure à lamelles hexagonales (M.C. 2006-72.). L’autre, reposant sur sa jambe droite fléchie, arbore une protection à lamelles carrées (M.C. 2006-73). On peut discuter de la réalité de telles armures par rapport à des modèles effectivement portés et de la liberté prise par le peintre à une époque aussi ancienne. Rares cependant sont les guerriers Sui ayant conservé leur polychromie. Il convient ainsi de citer un mingqi du Museum of Fine Arts de Boston (inv. 37-205), il est vrai de plus petite taille mais à l’ornementation également dorée, mais surtout une paire de gardes de taille quasi identique aux nouvelles figurines du Musée Cernuschi (h : 0,473), conservées au Tenri Museum de Tôkyô. Le décor riche et varié de leurs armures juxtapose des lamelles hexagonales en partie haute et des lamelles rectangulaires sur la jupe. L’un des deux s’appuie sur la jambe droite. Tous ces militaires portent des sortes de guêtres accrochées sur les côtés des genoux, destinées sans doute à protéger les flancs de leur monture des aspérités de leur pantalon à écailles. Aussi bien par la forme des casques, des mantelets et des plastrons qui, bien serrés à la taille, laissent ressortir un léger embonpoint, que par la typologie particulière des « terrasses » creusées entre les pieds et servant de soubassement aux statuettes, c’est avec les gardes du Tenri Museum que les statuettes du Musée Cernuschi possèdent le plus d’analogies.

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