GAO XINGJIANG à IXELLES et à BRUXELLES
Mercredi 6 mai 2015, excursion des Amis à Bruxelles.
Grâce à Maël Bellec, conservateur au musée Cernuschi, les amis ont pu visiter l’exposition rétrospective de l’œuvre de Gao Xingjian, Prix Nobel de littérature en 2000, dramaturge, traducteur, metteur en scène et peintre français d’origine chinoise, au Musée d’Ixelles et son installation aux Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, en compagnie de l’artiste.
La rétrospective du Musée d’Ixelles retrace le parcours de Gao Xingjian depuis 1964 jusqu’à aujourd’hui. Le maître s’est expliqué sur sa recherche et comment il est arrivé à une création personnelle entre le monde oriental qui constitue son identité et le monde occidental dont il critique l’idée de modernité. Pour le citer «Retourner à la peinture, ce n’est pas revenir à la tradition pour récupérer des formes et des saveurs que les Anciens ont déjà amplement exprimées, mais c’est revenir à l’art pour en découvrir tout le potentiel qui est loin d’être épuisé, puis à partir de là en extraire ses propres moyens d’expression, c’est rechercher à l’intérieur de l’art de nouvelles potentialités d’expression artistique, c’est rechercher l’absence de limites aux limites extrêmes de l’art».
Son œuvre ne se veut ni figurative ni abstraite mais plutôt suggestive et il laisse au spectateur la liberté d’interprétation. Pour lui, les œuvres doivent parler d’elles-mêmes.
Il nous a confié qu’il se met en condition en écoutant de la musique devant la feuille blanche. Par ce biais il s’isole dans son monde intérieur et peut commencer à peindre. «L’inspiration c’est une sorte d’état mental dans lequel se trouve le peintre au moment où il se met à peindre, elle se réalise dans sa peinture, c’est l’esprit même de la peinture à l’encre qui imprègne aussi la poésie chinoise classique».
Gao Xingjian pense avoir trouvé dans la rencontre de l’encre, du papier et de l’eau des moyens d’expression pour exprimer la complexité des sensations et des sentiments de notre temps et sa recherche se veut totalement contemporaine.
«Je pense que mon travail se situe au-delà de cette notion figée d’art contemporain, bien qu’il s’agisse tout à fait d’une création d’aujourd’hui».
L’installation aux Musée royaux des Beaux-Arts de Bruxelles comporte six peintures monumentales créées spécifiquement pour la salle où elles sont accrochées. Dans ses « éveils de la conscience », l’artiste invite le flâneur à traverser l’image et à rencontrer, au-delà de l’encre, l’idée dans sa nudité existentielle ».
En résumé, une journée d’exception qui a permis une communion pleine et entière avec l’œuvre d’un grand Maître dont la simplicité et la gentillesse n’ont d’égal qu’un talent reconnu mondialement.