Gandharva jouant du pipa

Lors de sa diffusion en Extrême-Orient, le bouddhisme charrie avec lui des formes artistiques issues du monde indien. On voit ainsi se multiplier en Chine des lieux de culte creusés directement à flanc de montagne. Si ces sites de grottes excavées donnent l’impression d’une grande diversité iconographique, la répartition dans l’espace des différents types de personnages représentés répond à des règles presque immuables. Les principaux êtres vénérés, bouddhas ou bodhisattvas, sont placés face à l’entrée de la grotte et, parfois, dans des niches multipliées sur les parois. Au-dessus d’eux, mais aussi, en hauteur, de part et d’autre de l’entrée protégée par des gardiens de porte et sur le plafond sont régulièrement figurées des divinités en vol.

Ces danseuses et musiciens célestes soulignent l’importance des bouddhas et bodhisattvas qu’ils environnent. Par leur intégration au sein d’un décor sculpté et peint foisonnant, ils contribuent à transporter le fidèle hors de la matérialité du monde profane. La roche granuleuse de cette œuvre, le dynamisme de la pose, le faible relief et le traitement des plis du vêtement en vagues concentriques laissent supposer que ce gandharva ornait autrefois le site de Yungang, au Shanxi. Son style est notamment très proche de celui des danseuses célestes de la grotte n° 6 creusée entre les années 470 et 494.

Cartel :

Gandharva jouant du pipa, dynastie des Wei du Nord (386-534), fin du Ve siècle
Grès
43,5 × 30 × 3 cm
M.C. 10013.

Don de la Société des amis du musée Cernuschi avec des contributions de M. François Pinault, de M. et Mme Yves Mahé, de M. Jacques Barrère, de la Fondation Antoni Laurent, d’un groupe de quarante-sept amateurs et d’un crédit de la ville de Paris, 1998.

Crédit photo :

© Paris Musées / Musée Cernuschi

Musicien céleste (Nom d’usage), 386. Pierre. Musée Cernuschi, musée des Arts de l’Asie de la Ville de Paris.

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