ELLORA

Visioconférence par Gilles Béguin, Conservateur Général Honoraire du Patrimoine, ancien directeur du musée Cernuschi.

Ce site indien emblématique est situé dans l’État du Mahārāshtra. Le lieu déploie sur plus de deux kilomètres de nombreux monastères, sanctuaires et temples entièrement creusés dans le roc. L’architecture rupestre est en effet l’une des grandes originalités de l’art indien et Ellora en constitue son apogée. Paradoxalement, cette réalisation grandiose est moins connue que sa rivale Ajantā, située à quelques dizaines de kilomètres. Ce point est étonnant puisqu’Ellora juxtapose des lieux de culte appartenant aux trois grandes religions indiennes: bouddhisme, hindouisme et jaïnisme. Ces trente-quatre sanctuaires, creusés entre le 5ème  et le 10ème  siècle, caractérisés par une grande richesse architecturale et décorative, abritent des milliers des sculptures, certaines parmi les plus belles réalisations du patrimoine indien, emblématiques de l’esthétique postgupta, mêlant mouvement et passion.
Bien que la datation des grottes soit toujours un sujet de discussion en raison du peu d’inscriptions, il semble que les premières cavernes soient d’obédience śaiva et remonteraient au 6ème s.
Malgré le peu de traces encore visibles, les sculptures et les éléments architecturaux étaient peints alors que les murs portant les reliefs ne présentent pas suffisamment d’espace pour développer des cycles peints comme à Ajantā.

Plan du site d’Ellora
Caverne 29. Détail de la cella. Deux des huit dvārapāla. ©Iago Corazza.
Caverne 29. Issue nord. Śiva Lakuliśa.
©Iago Corazza.

La grotte 29 (Dumār Lena), qui pourrait être la première (milieu du 6ème s.), présente un plan extrêmement original. Une grande salle hypostyle ouverte sur trois côtés avec, dans l’axe de la travée centrale, une cella ouverte sur quatre côtés abritant un linga. Ce plan n’est pas sans rappeler celui de la caverne d’Elephanta, située au large de Mumbai. Cela laisse à penser que ces grottes ont été commanditées par la dynastie des Kalacuri (milieu du 3ème s. au 7ème s.) qui régnait sur la région. Les quatre entrées de la cella sont protégées par des gardiens (dvārapāla) de porte accompagnés de déesses. Ces statues qui devaient être identifiées par les dévots de l’époque, présente une esthétique gupta prolongée avec un grand sens de la majesté. De grands bas-reliefs occupent les murs, comme à Elephanta, figurant Śiva sous ses diverse formes et le couple Śiva et Pārvatī. Si l’on compare le relief représentant Śiva exécutant la danse cosmique avec celui d’Elephanta on peut noter un certain provincialisme dans son exécution. Un relief important montre Śiva Lakuliśa, qui se serait incarné en yogi au début du 2ème s. et serait à l’origine de la secte des Paśupata, particulièrement active dans le Dekkan. Il est à noter que les détails architectoniques comme les chapiteaux des colonnes sont d’une qualité égale à ceux d’Elephanta.


Caverne 21. Détail des colonnes du portiques. ©Iago Corazza.

La caverne 21 (Rāmeśvara), datable de la même époque, est aussi dédiée à Śiva. De plan traditionnel, elle est remarquable par la qualité du traitement des colonnes et, plus particulièrement, celles du portique qui dont ornées de déesses secondaires se tenant debout sur des fleurs de lotus, rappelant les aisseliers de l’architecture en bois. La cella, dans l’axe de l’entrée, est précédée de deux colonnes très élaborées. L’entrée de la cella est gardée par deux dvarapāla, comme à Elephanta ou la grotte 29, accompagnés d’assistants. Ceux-ci croisent les mains sur la poitrine en geste de soumission (vinayahasta mudrā), geste rare qu’on retrouve en plusieurs points d’Ellora. Attesté à l’époque gupta, il tombera en désuétude durant la période médiévale. Les grands reliefs qui ornent les murs de la salle principale et des deux chapelles latérales présentent les principaux thèmes de l’iconographie śaiva. Leur qualité plastique les placent parmi les chefs-d’œuvre de la sculpture indienne. Une représentation de Skanda, fils aîné de Śiva, le montre accompagné d’un étrange oiseau (paon ou coq) et de non moins étranges assistants à tête d’animaux. L’assistant à tête de bélier pourrait s’apparenter à une antique divinité hindoue à tête d’ovin, appelée Harigenamesin, qui est considérée comme un fidèle compagnon de Skanda-Kumāra (Kārttikeya).

Caverne 21, dvarapāla et assistant.
©Iago Corazza.
Caverne 21. Mariage de Śiva et Pārvatī. Chapelle latérale nord. Détail de la partie centrale. ©Iago Corazza.

Le plus beau relief représente le mariage de Śiva et Pārvatī en trois parties : les pourparlers à gauche, les mortifications de Pārvatī dans l’Himalaya pour attirer l’attention du dieu à droite, et, au centre, le mariage proprement dit. L’ensemble est traité avec beaucoup d’élégance dans une esthétique gupta simplifiée. Un relief figurant la déesse Cāmuṇḍā, qui règne sur les charniers, annonce l’esthétique médiévale. Elle est accompagnée des sept Mères (Saptāmātṛkā) et de Ganesa, fils cadet de Śiva.

Caverne 21. Skanda-Kumāra (Kārttikeya). ©Iago Corazza.

La grotte 2, bouddhique, (milieu du 6ème s.) présente le plan d’un monastère bouddhique précédé d’un porche éboulé. La façade est ouverte par deux grandes baies et une porte gardée par deux bodhisattva (à la manière des dvarapāla). La particularité de cette caverne est que là où devraient s’ouvrir les cellules nous trouvons des reliefs. Il s’agit donc d’un lieu de culte et non pas de résidence. Ainsi, sur les deux murs latéraux, dix larges niches abritent un buddha assis, les jambes pendantes (pralambapādāsana) encadré d’assistants.

Caverne 2. Avalokiteśvara.
©Iago Corazza.

La porte de la cella est gardée par deux bodhisattva qu’on peut identifier comme Avalokiteśvara à gauche et Maitreya à droite. La cella abrite un grand buddha assis, jambes pendantes, faisant le geste de faire tourner la Roue de la Loi (dharmacakramudrā). Le traitement des sculpture suit l’esthétique gupta mais d’une manière plus lourde, moins raffinée. Un particularité importante, ici comme dans tous les sanctuaires bouddhiques du site, est qu’il n’y a aucun relief avec des scènes narratives ou hagiographiques  alors qu’on est dans un contexte mahāyānique.

Caverne 2. Mur latéral de la salle centrale. Buddha prêchant. ©Iago Corazza.

Au début du 7ème s., la dynastie Kalacuri va être remplacée par celle des Cālukya de Vātāpi (actuelle Bādāmi) qui vont régner sur la région par l’intermédiaire de féodaux.
La caverne 5 (Mahārwādā) qui daterait du milieu du 7ème s. présente un plan intéressant. La grande salle hypostyle centrale est bordée sur ses long côtés des cellules de moines et, au centre, deux longues banquettes taillées dans la roche constituent un aménagement original dont on ignore la destination.
Pour la caverne 6, de la même époque, on trouve une salle hypostyle flanquée de deux espaces sur lesquels ouvrent les cellules des moines. Au fond de la salle centrale, un vestibule, au riche décor sculpté, précède le sanctuaire. L’entrée de la cella est encadrée de deux bodhisattva, Avalokiteśvara Padmapāni à gauche et Vajrapāni à droite. Ces deux sculptures sont traitées avec une grande majesté et une plus grande élégance que précédemment. Sur les murs latéraux du vestibule, deux grands reliefs abritent des déesses. Le culte des déesses va prendre de l’importance dans le bouddhisme à cette époque. Celle de droite, accompagnée d’un paon, figure Mahāmāyūrī, dont on rencontre l’une des plus anciennes représentations à Ellora. Elle fera partie du groupe des cinq déesses protectrices de diverses maladies et d’accidents. Un moine au crâne rasé assis dans l’angle inférieur gauche semble accomplir un sacrifice.

Caverne 6. Mahāmāyūrī. ©Iago Corazza.

La caverne 10 (Viśvakarma), du début du 8ème s., est une vaste salle d’assemblée bouddhique (caitya). Un portique occupe les trois côtés de la cour ; supporté par une colonnade, un large balcon permet l’accès aux chapelles latérales et à la tribune. Le parapet au décor sculpté témoigne de la présence de dévots en ce lieu. La triple porte d’accès à la tribune présente une imposante composition trilobée au riche décor qui annonce les développements ultérieurs. La grande nef est délimitée par des piliers à pans coupés qui supportent une frise en saillie où coure une sarabande de nains surplombée par des cartouches illustrés de scènes de prêche.

Caverne 10. Cour et façade. ©Iago Corazza.

L’impressionnante voûte taillée dans la pierre imite une charpente de bois. L’abside est occupée par un grand dagoba sur le devant duquel se trouve un haut relief: Sākyamuni prêchant, assis sur le trône aux lions, est flanqué des bodhisattva Avalokiteśvara et Maitreya. Cette grotte paraît plus simple que les cavernes N° 19 ou N° 26 d’Ajantā mais la présence de petits protomés de serpents supportant les arcs constitue un raffinement absent d’Ajantā. Comme à Ajantā, une tribune occupe le mur de revers de la façade et communique avec le portique, mais sa fonction reste incertaine.

Caverne 10. Intérieur. ©Iago Corazza.

La caverne 12 (Tin Thāl), du début du 8ème s. et qui est la dernière des grottes bouddhiques, se développe sur trois étages: au rez-de-chaussée, une vaste salle hypostyle, au deuxième niveau, une salle bordée de cellules de moines et, au troisième niveau, une grande salle hypostyle divisée en cinq travées parallèlement à la façade. Le décor de cette grotte est intéressant car il présente une réelle évolution de l’iconographie. Plusieurs diagrammes montrent Śakyamuni entouré de huit autres bodhisattva qui pourraient annoncer les mandala complexes du bouddhisme ésotérique. Un bas-relief étonnant, au premier étage, figure Avalokiteśvara encadré de deux déesses qu’on pourrait identifier à Tārā. La qualité du traitement des corps et des joyaux est remarquable de finesse et de sensibilité et à opposer à celui des socles de lotus qui ne semblent qu’ébauchés. Au dernier étage, l’entrée de la cella est gardée par deux bodhisattva dont celui de gauche présente la rare position de croiser les mains sur la poitrine, en signe de soumission. De part et d’autre, deux grands reliefs sont occupés par douze divinités féminines qui sont le plus ancien exemple des formes multiples de Tārā.

Caverne 12. Premier niveau. Diagramme sur le mur extérieur de la cella. ©Iago Corazza.

Au début du 8ème s., la dynastie Cālukya va être remplacée par celle des Rāṣtrakūta, dynastie locale qui existait depuis le 6ème s. et qui va fonder un grand empire dans le Dekkan qui durera jusqu’au 10ème s. Ces dynastes vont revenir au culte śaiva traditionnel avec des représentations de Viṣṇu et ne suivent plus le purisme des Paśupata. De plus, c’est la seule dynastie dont nous trouvons des inscriptions à Ellora.
Le style des sculptures est d’une grande qualité et on voit de nombreuses représentations de la grande déesse avec des expressions courroucées, des gestes théâtraux, des mouvements exacerbés.
La caverne 15 (Dāś Avatāra), du milieu du 8ème s., s’étend sur deux niveaux et est précédée d’un pavillon abritant Nandin, la monture de Śiva. Si l’état de conservation est médiocre elle présente des reliefs intéressants par leur diversité et des iconographies renouvelées. On y voit un très beau Siva dansant, mais aussi Viṣṇu sous différents aspects: Kṛṣṇa soutenant le mont Govardhana, Nārāyaṇa reposant sur le serpent Śeṣa au milieu de l’océan primordial, Narasiṃhā à tête de lion, etc. Si la qualité des sculptures paraît moindre, cela est dû en partie aux ruissellements des eaux et autres atteintes du temps, mais, surtout, il faut imaginer que tous ces reliefs étaient stuqués et peints.

Caverne 15. Deuxième niveau. Mur sud. Kṛṣṇa soutenant le mont Govardhana. ©Iago Corazza.
Caverne 15. Deuxième niveau. Mur sud. Narasiṃhāvatāra. ©Iago Corazza.

L’immense complexe 16 (Kailāsanātha) qui date du troisième quart du 8ème s. présente un temple colossal, à l’image du palais du dieu Śiva dans l’Himālaya, totalement excavé de la falaise et qui constitue le plus grand monument rupestre au monde. Les façades reçoivent la même ornementation qu’un véritable bâtiment avec nombre de détails copiés de l’architecture en bois. Le plan redenté permet une répartition structurée des niches, pilastres et moulures. La toiture du sanctuaire principal (maṇḍapa) est couronnée par un large lotus à triple assises de pétales. Celle de la cella est composée d’assises superposées animées de réductions d’édifices, comme on en voit en Inde du Sud, et est sommée d’un dôme à huit faces. Cet ensemble est aussi copié de l’architecture en bois transposée dans la pierre.

Le Kailāsanātha, vue générale depuis le haut de la falaise.
©Iago Corazza.

«L’étage inférieur» constitue un immense soubassement sur lequel se trouvent les parties cultuelles. Les différents édifices (porche, temple de Nandin et maṇḍapa) composant le temple sont reliés entre eux et à la grotte sud par des ponts monumentaux conservés dans la pierre lors de l’excavation. La cour entourant le socle, orné de protomés d’éléphants et de léogriffes, permet la circumambulation et donne accès à des chapelles. À l’arrière de la cour, un portique court sur les trois côtés abritant des reliefs disposés dans les entrecolonnements.


Le Kailāsanātha, vue latérale sud. ©Iago Corazza.

De part et d’autre de l’axe central, de chaque côté du temple de Nandin, deux hauts piliers commémoratifs ont été réservés et devaient exalter les victoires militaires de Kṛṣṇa I (vers 756-avant 1775) à qui on attribue l’excavation du complexe. Passé le porche, on se trouve en face d’un grand relief sculpté dans le soubassement du temple de Nandin figurant l’aspersion (abhiṣeka) par des éléphants de Śrī, aspect de la déesse Lakṣmi. De part et d’autre du panneau, se tiennent deux gardiens (davarapāla), armés de massues, qui sont des aspects de Śiva: à droite Bhairava, à l’air féroce, et, à gauche, Nandīśa beaucoup plus aimable. Ces davarapāla se retrouvent au deuxième étage, protégeant l’entrée du mandapa. Les deux massifs abritant les escaliers permettant l’accès à la terrasse du sanctuaire depuis la cour sont ornés de l’illustration des deux grandes épopées, le Mahābhārata au nord et le Rāmāyana au sud.

Le Kailāsanātha, soubassement du pavillon de Nandin, côté ouest, abhiṣeka de Śrī.
©Iago Corazza.

Les murs du maṇḍapa sont décoré de reliefs reproduisant les iconographies hindoues les plus fréquente avec, cependant, quelques innovations comme la représentation de Śiva sous son aspect Ardhanārīśvara (mi-homme – mi-femme) ou celle de Sūrya. Certains de ces reliefs portent encore des traces de stuc et de peintures comme celui illustrant l’enlèvement de Sitā par le démon Rāvana. Ces traces du décor peint sont bien visibles sous le porche d’entrée du mandapa et il semble que le temple ait reçu au moins deux campagnes de polychromie. L’intérieur, de plan carré comprend une salle hypostyle soutenue par seize piliers finement sculptés.

Le Kailāsanātha, façade sud, l’enlèvement de Sitā. ©Iago Corazza.

scénographie rendent ce relief monumental unique et en font un  des chefs-d’œuvre de la statuaire indienne. De plus, il faut l’imaginer en couleur. Le fait que ce soit le seul relief creusé dans une niche et sa taille exceptionnelle font penser qu’il aurait été réalisé dans la dernière phase des travaux. Un certain allongement des corps pourrait provenir d’une influence du Sud de l’Inde.

Le Kailāsanātha, façade sud, Rāvaṇānugraha mūrti. ©Iago Corazza.

Sur la paroi sud de la cour, accessible par un petit escalier, se trouve le Lankeśvara. Ce temple se compose d’une grande salle hypostyle et d’une cella entourée d’un déambulatoire comme le sanctuaire principal. De même, les piliers sont disposés de manière à laisser deux larges passage en croix. Les colonnes, larges et trapues, présentent une grande variété typologique et un décor très raffiné de volutes ajourées orne celles qui se trouvent plus au centre.

Cour du Kailāsanātha, le Lankeśvara, première travée sud. ©Iago Corazza.

Au nord de la cour, se situe une petite caverne dédiée aux trois déesses symbolisant les fleuves sacrés de l’Inde
Au-dessus, sur la paroi nord de la cour, à l’opposé du Lankeśvara, la caverne de la Paralaṅkā se développe sur deux étages Le vestibule communique avec un modeste sanctuaire, connu comme «la salle du sacrifice». La chapelle est dédiée aux saptāmātṛkā, groupe de déités mineures, farouches et redoutables, qui entourent la grande déesse sous sa forme de Durgā ou Kālī. Les sculptures, totalement détachées de la paroi, possèdent un caractère particulièrement expressif, voire dramatique.

Partie Sud de la cour du Kailāsanātha, salle du sacrifice, déesses farouches dont Vāgheśvarī et Cāmuṇḍā. ©Iago Corazza.

Les grottes jaina, regroupées en un ensemble au Nord du site, sont les dernières à avoir été creusées au 9ème s., certaines demeurant inachevées.
La grande caverne 32 (Indra Sabhā) est protégée par une enceinte ouverte en son milieu par une porte monumentale. La cour, ayant en son centre un maṇḍapa richement décoré, dessert diverses chapelles et la grotte principale qui se développe sur deux étages dans l’axe principal. Le maṇḍapa renferme les représentations de quatre des tirtāṅkara dont Riṣabanātha, le plus ancien des vingt-quatre tirtāṅkara et Mahāvira, le dernier d’entre eux, assis sur un trône aux lions.

Caverne 32, façade du deuxième sanctuaire à l’ouest de la cour. ©Iago Corazza.

Les façades de certaines grottes présentent un riche décor d’éléphantomachie, de couples amoureux, de réductions d’édifices, de scènes animées mais l’ensemble manque de logique.

Caverne 32, sanctuaire principal, niveau supérieur. ©Iago Corazza.
Caverne 32, sanctuaire principal, niveau supérieur, détail d’un pilier. ©Iago Corazza.

La grotte principale se développe sur deux niveaux. La grande salle du premier étage présente encore d’importants restes de peintures, en particulier su le plafond. L’espace central est bordé de douze piliers au décor diversifié et de grande qualité et ceux de l’axe majeur sont ajourés avec brio. Les murs sont tapissés de petits reliefs figurant des tirtāṅkara autour d’un grand panneau. La cella, dont la porte est abondamment sculptée, abrite, comme celle du niveau inférieur, une statue de Mahāvīra. Le sanctuaire latéral ouest a conservé son décor peint                                   

Caverne 32, sanctuaire principal, niveau supérieur, cella du sanctuaire annexe ouest ayant encore ses peintures. ©Iago Corazza.

La caverne 33 (Jagannātha Sabhā) daterait de la première moitié du 9ème s. si on se base sur les inscriptions en caractères canareses ancien. Un vestibule précède la salle supportée par quatre piliers présentant un riche décor ouvragé. Dans le vestibule, Indra assis sur son éléphant et sa compagne Ambikā, juchée sur le lion, se font face sur les murs latéraux. Ces deux sculptures sont d’une très grande qualité esthétique.

Caverne 33, portique d’entrée, Indra.
©Iago Corazza.

Deux sanctuaires occupent l’étage ; le plus vaste, protégé par un parapet, ouvre sur la façade. La pièce centrale est entourée de douze piliers dont les chapiteaux arborent des variantes de formes et de proportions. A mi-hauteur du fût, un dé est orné de grands nœuds constitués de rinceaux végétaux, ultime métamorphose des vases d’abondance des périodes antérieures.





Caverne 33, sanctuaire supérieur, détail des colonnes. ©Iago Corazza.
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