2010 : Wang Zhen (1867-1938)

Huaisu écrivant sur une feuille de bananier

Encre et couleurs sur papier | H. 130 cm ; L. 33,2 cm | Signé et daté 1922
M.C. 2010-3. Don de la Société des Amis du Musée Cernuschi

Homme d’affaires avisé, Wang Zhen fut aussi un peintre prolifique. Élève de Ren Bonian (1840-1896) et de Wu Changshuo (1844-1927), il est notamment connu pour ses peintures de personnages, particulièrement pour ses figures religieuses. Cette représentation de Huaisu, moine du bouddhisme chan et célèbre calligraphe, s’inscrit dans une tradition ancienne. La biographie de Huaisu par Tao Gu (903-970) rapporte en effet que le moine avait planté des bananiers autour de son ermitage, et qu’il se servait de leurs feuilles pour ses calligraphies. Cette anecdote allait devenir un thème pictural à part entière, particulièrement cher à Ren Bonian. La peinture de Wang Zhen est caractérisée par son trait énergique commun à la rive du premier plan et aux bambous de l’arrière-plan. Contrastant avec cette ligne dont la force emprunte au geste du calligraphe, le visage du moine est traité dans la technique mogu, sans os, et les détails des yeux et de la barbe sont repris avec un pinceau léger.

Deux luohans dans les montagnes

Encre et couleurs sur papier | H. 135,5 cm ; L. 32,3 cm | Signé et daté 1924
M.C. 2010-4. Don de la Société des Amis du Musée Cernuschi

Entrepreneur, bouddhiste laïc (jushi) et homme politique, Wang Zhen était à la tête de nombreuses associations charitables et religieuses de Shanghai. Cet engagement fervent dans le bouddhisme est perceptible dans le choix des sujets de peintures, volontiers puisés dans l’iconographie du bouddhisme chan. Ici, deux personnages , peut-être des luohans ou les moines Hanshan et Shide, se tiennent au milieu de rochers escarpés. Ils sont dépeints au moyen d’un trait puissant et de couleurs franches , hérités de Wu Changshuo(1844-1927) et de Ren Bonian (1840-1896).

Le don au musée de ces deux œuvres a permis de combler une importante lacune des collections de l’institution. Dotée de nombreuses œuvres de la période de la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945), celle-ci ne détenait en effet que peu d’œuvres des années 1920 et n’avait aucune œuvre représentative de l’école de Shanghai dans son fonds.

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