Zanabazar, maître spirituel, artiste et diplomate à l’origine du renouveau de la culture mongole au 17ème siècle
Conférence par Anne Fort, conservatrice en chef du patrimoine, chargée des collections d’Asie centrale et d’Asie du Sud-Est du musée Cernuschi.
Moine bouddhiste, grand artiste et érudit aux multiples talents, Zanabazar (1635-1723) a endossé, pour la première fois dans l’histoire de la Mongolie, la double fonction de chef spirituel et de chef politique du pays.
Il unifia les différentes traditions bouddhistes de Mongolie sous la désormais prédominante École des Bonnets jaunes et contribua à l’entente politique des différentes tribus sous le sceau de la foi bouddhiste dont il était le maître spirituel incontesté. Cependant, ses efforts diplomatiques ne purent empêcher la guerre entre les tribus khalkha et oïrat, entraînant l’intervention de la dynastie Qing qui s’assura finalement la soumission politique des Mongols.
Sculpteur, fondeur, peintre, architecte linguiste, traducteur, théologien, poète, rénovateur des rites, les œuvres et fondations religieuses de Zanabazar ont largement servi sa politique diplomatique avec les puissances voisines, tandis qu’au niveau national, elles ont largement gagné le peuple au bouddhisme, jusque-là pratiqué surtout par la noblesse.
Le prestige dont Zanabazar jouissait de son vivant est toujours tangible aujourd’hui, faisant de lui l’un des piliers de l’identité mongole.