Wallasse Ting – le voleur de fleurs
Jeudi 6 octobre 2016 : Vernissage de l’exposition (7/10/2016 au 26/02/2017) Wallasse Ting – le voleur de fleurs au musée Cernuschi.
L’itinéraire de Walasse Ting, artiste inclassable né à Shanghai, actif à Paris, puis New-York et Amsterdam, préfigure l’internationalisation de l’art contemporain chinois survenue dans les années 1990. Après avoir quitté la Chine pour Hong-Kong en 1946, Walasse Ting gagne Paris en 1953. Ses créations, qui mettent l’accent sur l’expressivité du geste pictural, sont en phase avec les réalisations du groupe CoBrA dont certains membres, comme Pierre Alechinsky, manifestent leur intérêt pour les pratiques asiatiques de l’art du pinceau.
A cette époque il rencontre aussi Sam Francis, qu’il retrouvera à New-York quelques années plus tard. C’est dans cette ville que Walasse Ting découvre son univers, fait d’allers et retours entre l’encre et la couleur pure, entre les codes de la peinture chinoise et la spontanéité de l’Action Painting. Il s’inscrit alors dans le paysage de la création new yorkaise à travers des réalisations collectives, comme le projet 1 Cent Life (1964), qui réunit aux côtés de Pierre Alechinsky et Sam Francis, Jean-Paul Riopelle, Asger Jorn, Robert Indiana, Robert Rauschenberg, Andy Warhol…
En 1970, Walasse Ting a fait don au musée Cernuschi de 80 peintures représentant de manière quasi-exhaustive son univers foisonnant et ludique. Depuis les compositions monumentales mettant en scène des femmes au corps végétal jusqu’aux feuilles d’un livre-confession, cet ensemble est indissociable de la figure subversive du « voleur de fleurs », double imaginaire de l’artiste.
Cette collection, qui n’a jamais été exposée, a fait l’objet d’une très importante campagne de restauration au cours des dernières années. A la suite de la récente rétrospective consacrée à l’artiste par le Musée d’art moderne de Taipei en 2011, largement composée d’œuvres des années 1980 et 1990, le musée Cernuschi revient sur l’ensemble du parcours de Walasse Ting en accordant une place privilégiée aux échanges qu’il a su tisser au sein des milieux artistiques européens et américains.