Un train pour le Yunnan – Les tribulations de deux Français en Chine

Un train pour le Yunnan – Les tribulations de deux Français en Chine.

Du 21 janvier au 6 avril 2015. Le musée national des arts asiatiques – Guimet (MNAAG) présente, en 65 photographies issues de ses collections, les récits croisés de l’aventure de deux Français expatriés dans le sud de la Chine au 19e siècle, réunis à l’occasion de la construction d’un chemin de fer au Yunnan.

L’exposition est réalisée en partenariat avec le Musée départemental des arts asiatiques de Nice et s’inscrit dans le cadre des commémorations France-Chine 50.

La Chine traverse à la fin du 19e siècle de profonds troubles. La Guerre de l’Opium (1839-1842) et les interventions occidentales, qui se soldent par le sac du Palais d’Été (octobre 1860), créent une pression étrangère source de multiples incidents. L’exaspération culmine avec la Guerre des Boxers (1899-1901), le siège des légations étrangères durant les « 55 jours de Pékin » et le partage de la Chine en zones d’influences concurrentes.
Dans ce contexte, la France voulut affirmer sa présence et relier par voie ferrée le nord de la péninsule indochinoise, sous sa domination, au Yunnan, dans le sud de la Chine, s’ouvrant ainsi une voie de pénétration dans le vieil empire fragilisé. Elle chargea Auguste François, consul en poste, de l’organisation des négociations avec les autorités chinoises en vue de créer la ligne Laokay-Yunnanfu. Entre 1903 et 1908, Georges-Auguste Marbotte rejoint le projet. La construction de la ligne de chemin de fer la plus complexe du monde, riche de plus de 3000 ouvrages d’art – viaducs, tunnels, etc. – sur les moins de 500 kilomètres de son parcours, scelle la rencontre entre le consul aventurier et le comptable voyageur, tous deux photographes. Cette aventure les conduit à effectuer de nombreux voyages aux confins de l’empire.
Avec leurs objectifs ils immortalisent les populations qu’ils côtoient, leurs coutumes et modes de vie et le travail de titans accompli par les ouvriers locaux sur un chantier singulièrement périlleux. Leurs magnifiques photographies cadrent le plus souvent les actions et les êtres dans des paysages grandioses aux reliefs impressionnants ; ces deux oeuvres photographiques, réunies dans l’exposition, révèlent la face cachée d’une Chine à la beauté étonnante où peu de voyageurs s’aventuraient loin des sentiers battus.
Après de multiples défis, à l’aube d’un siècle nouveau, le chemin de fer venait relier deux mondes, l’Indochine colonisée et le Yunnan sauvage. La voie ferrée devenait un moyen de communication entre Orient et Occident et reste aujourd’hui un symbole fort d’un siècle de relations humaines entre la France et la Chine. Cette voie ferrée que les Chinois empruntent toujours a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2013.

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