Le renouveau de la laque vietnamienne au 20ème si
conférence à 18H00 par Anne Fort, Conservateur en charge de la collection Asie du Sud-Est et Asie centrale du musée Cernuschi.
L’accrochage sur le thème de la laque dans les collections permanentes du musée Cernuschi sera l’occasion de revenir sur cet artisanat typiquement vietnamien qui accède au rang de discipline artistique à partir de 1930, dans le sillage des transformations qu’opère l’École des beaux-arts de l’Indochine à Hanoï et son directeur Victor Tardieu, sur les arts vietnamiens.
La laque est utilisée en Asie orientale depuis près de 4000 ans. À l’origine, elle servait à protéger puis à embellir les objets.
À la fin du XIXe siècle, les Français implantés en Indochine louent la maîtrise des artisans laqueurs vietnamiens. Les meubles laqués et incrustés de nacre, les panneaux décoratifs, les boîtes sont appréciés par cette nouvelle clientèle.
Dans les années 1930, le travail de la laque artisanale est au cœur d’un renouvellement entrepris par l’École des Beaux-Arts de l’Indochine à Hanoï. La laque devient désormais le matériau support d’un art hybride synthétisant certains motifs traditionnels et les styles picturaux en vigueur en Europe, en particulier dans la mouvance de l’Art déco. Le terme sơn ta, « laque artisanale », est complété par le terme tranh sơn mài, « peinture à la laque », nouveau genre d’expression plastique.