Jômon 「縄文-日本における美の誕生」展
Jômon「縄文-日本における美の誕生」展 – Naissance de l’art dans le japon préhistorique.
Du 17 octobre au 8 décembre 2018à la Maison de la Culture du Japon, 101 bis, Quai Branly. 75015. PARIS.
Cet automne, ce sera le grand retour de l’époque Jômon (11 000 ans av. J.-C – 400 ans av. J.-C.) à Paris depuis l’exposition Jômon, l’art du Japon des origines organisée en 1998 à la MCJP. L’exposition réunira de nombreux objets archéologiques, dont plusieurs pièces classées « Trésor national » et « Bien culturel important ». Figurines dogû, jarres et ustensiles permettront de (re)découvrir l’étonnante vie culturelle et spirituelle qui se développe durant l’époque Jômon.
L’ère glaciaire ayant pris fin peu après le début de l’époque Jômon, le Japon jouit alors d’un climat doux où se développent les activités de chasse, de pêche et de cueillette. L’apparition de la poterie marque l’entrée dans cette époque qui tire son nom des motifs obtenus par impression de cordes. La première section de l’exposition présente 10000 ans d’évolution de beauté plastique à travers divers types de motifs des poteries Jômon: marques d’ongle, de doigts, de cordes ou de coquillages, application d’argile, dessins gravés… La jarre flamboyante aux volumineuses saillies en crête de coq est l’une des pièces illustrant la richesse des formes de ces céramiques.
La deuxième section est consacrée aux objets évoquant les croyances et la spiritualité du peuple Jômon. Les dogû – statuettes anthropomorphes en argile cuite – sont un exemple remarquable de l’esthétique liée au domaine spirituel. La majorité de ces dôgu sont des figurines féminines, les plus anciens représentant de simples bustes aux seins généreux. Celles aux formes opulentes auraient eu un rôle dans les pratiques propitiatoires liées à la fertilité ou aux ressources alimentaires. Alors que la mortalité infantile était élevée, les dogû de femmes enceintes, allaitant ou évoquant un accouchement, de même que les empreintes de mains d’enfants sur plaques d’argile, semblent exprimer l’intense désir des parents de voir leur progéniture croître de façon saine. D’autres figurines utilisées comme offrandes funéraires ou ossuaires renseignent elles aussi sur les relations des hommes de Jômon avec l’au-delà.
Les scènes de chasse ornant des jarres et les dôgu zoomorphes pourraient eux aussi être liés à certaines croyances. Gibier de prédilection, le sanglier occupe une large place dans ce bestiaire préhistorique composé de coquillages, de singes, etc. Même les objets du quotidien tels que les poteries pour la cuisson et le stockage des aliments, les haches, les paniers en bois tressé ou encore les hameçons possèdent, au-delà de leur aspect fonctionnel, une beauté saisissante. Tout aussi surprenants sont les récipients laqués présentés dans cette dernière section: on peine à croire que l’emploi de la laque remonte à une si lointaine époque. Créés à partir de divers matériaux, les bijoux indiquaient le rang social de ceux qui les portaient. Ils témoignent eux aussi de l’admirable capacité du peuple de Jômon à marier le beau et l’utile.