Du fleuve Rouge au Mékong : visions du Viêt Nam

DU FLEUVE ROUGE AU MEKONG, VISIONS DU VIETNAM

21 septembre 2012 – 27 janvier 2013

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Mai Thứ. Deux jeunes filles, 1942

Cette exposition se propose de présenter la vision des peintres français sur le Vietnam de la fin du 19e siècle aux années cinquante et grâce à la mise en place des écoles d’art (l’Ecole de Thu-Dau-Mot en 1901 – L’Ecole d’Art de Bien Hoa en 1903 – l’Ecole des Arts Décoratifs de Gia-Dinh en 1913 et l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Hanoi en 1924), l’interprétation par les peintres vietnamiens de leur propre culture.

A la suite des premiers explorateurs français qui avaient parcouru les contrées du sud-est asiatique, comme Francis Garnier (1864), des voyageurs et des peintres français s’aventurèrent à partir de la seconde moitié du 19e siècle dans les toutes jeunes colonies françaises. Ils en rapportèrent des aquarelles et des peintures, saisissant avec un regard juste des lieux jusque là seulement imaginés comme paradisiaques. Depuis Hanoï construite sur la rive droite du Fleuve Rouge, dans le nord du Vietnam (ancien Tonkin) jusqu’à Saïgon et au fleuve Mékong dans le sud (ancienne Cochinchine), les hommes et les monuments suscitèrent leur intérêt.

Au début du 20e siècle, l’Etat français encouragea des artistes à enseigner et à établir des écoles d’art ici comme dans ses autres colonies. En 1910, il créa le Prix de l’Indochine qui offrit à des artistes français une bourse en Indochine. Cette présence artistique contribua à l’ouverture en 1924 de l’Ecole des Beaux-Arts de Hanoï, sous la direction du peintre Victor Tardieu, appuyé par un jeune Vietnamien, Nguyen Nam Son. L’Ecole accueillit de nombreux professeurs qui formèrent les artistes indochinois aux techniques occidentales : architecture, peinture, sculpture, arts appliqués. Des écoles d’arts appliqués furent également créées, certaines plus particulièrement spécialisées dans des domaines artistiques : l’Ecole de Thu-Dau-Mot (1901) dans l’ébénisterie et le laque, l’Ecole d’Art de Bien-Hoa (1903) dans la fonderie d’art et la céramique, l’Ecole des Arts décoratifs de Gia-Dinh (1913) dans la gravure. Parmi les professeurs qui contribuèrent à la mise en place d’un nouveau style, il faut mentionner Joseph Inguimberty, Evariste Jonchère, André Maire, Alix Aymé, Louis Bate.

Ces institutions apportèrent un nouvel élan à la production locale, renouvelant ses thématiques et son approche stylistique. Les artistes qui sortirent diplômés de l’Ecole de Hanoï adoptèrent une facture réaliste basée sur l’utilisation de la perspective linéaire et la recherche de volumes. Les scènes, souvent intimistes, qu’ils dépeignirent nous livrent un regard sensible sur la vie contemporaine où la femme occupe une place souvent centrale (Lê Phổ, Lê Văn Đệ, Lương Xuân Nhị, Mai Thứ, Nguyễn Gia Trí, Nguyễn Phan Chánh, Nguyễn Tiến Chung, Nguyễn Tường Lân, Phạm Hầu, Tô Ngọc Vân, Vũ Cao Đàm,…). Les uns s’exprimèrent sur des supports traditionnels comme la soie, d’autres optèrent pour la peinture à l’huile. Nguyễn Gia Trí développa la technique de la peinture en laque poncée.

Témoignages émouvants d’une fusion entre deux civilisations, les œuvres présentées dans cette exposition font revivre une époque et nous offre une promenade dans un pays attachant.

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