Exorciste
Ce guerrier, brandissant une lance aujourd’hui disparue, est un fangxiangshi 方相氏 : un exorciste. Cette fonction aurait été instituée par le légendaire Empereur Jaune. Chargés des exorcismes saisonniers et funéraires, ces experts étaient, d’après le Rites des Zhou 周禮 compilé à l’époque des Royaumes Combattants (453-222 av. J.C.), sous la direction du vice-ministre de la guerre sima 司馬.
Sous la dynastie des Jin de l’Ouest (265-316), un substitut funéraire remplissant cette tâche était placé à l’entrée de la chambre funéraire, formant généralement un binôme avec un animal fantastique chargé de subjuguer les esprits malins.
Vêtu d’une armure aux manches tubulaires tongxiukai 筩袖鎧, timidement apparue à la fin des Han de l’Ouest (25-220), protégé d’un casque et d’un bouclier ici disparu, l’exorciste du musée adopte l’iconographie usuelle de ce personnage. Quelques détails sont néanmoins curieux : l’armure se ferme sur le plastron et non sur la dossière et, au lieu d’afficher un rictus menaçant le visage s’éclaire d’un sourire. Peut-être est-il influencé en cela par la statuaire du Bouddhisme, connu en Chine dès le milieu du Ier siècle.
Cartel :
Exorciste
Terre cuite avec traces de pigments
Dynastie Wei (220-265) ou dynastie des Jin de l’Ouest (265-316), 2ème moitié du 3ème siècle, Chine du Nord,
H.38,8 cm x L.8 cm x l.20 cm
M.C. 7600
Don de la Société des Amis du Musée Cernuschi, 1930
Crédit photo :
© Paris Musées / Musée Cernuschi