Bronzes du Luristan
Enigmes de l’Iran Ancien
IIIe — Ier millénaire avant notre ère
4 mars – 22 juin 2008
150 pièces exceptionnelles en provenance des plus grandes collections internationales :
Musée du Louvre, British Museum, Vorderasiatisches Museum de Berlin, Musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles
Dans les années 1920, des bronzes singuliers, au décor exubérant et figuratif, essentiellement animalier, apparurent sur le marché de l’art en provenance des vallées du Luristan, région située à l’ouest du plateau iranien, près de l’actuelle ville de Kermanshah. Ces objets suscitèrent un intérêt important en Occident et entrèrent en très grand nombre dans de prestigieuses collections privées et publiques. Des recherches archéologiques, menées dans la région dans les années 1960 et 1970, permirent de cerner davantage ces bronzes.
Datés de l’Age du Bronze – IIIe millénaire et première moitié du IIe millénaire avant notre ère – et de l’Age du Fer – XIe-VIIe siècles avant notre ère – ils reflètent les courants d’échanges qui traversèrent alors le plateau iranien et apportèrent à la population du Luristan, à la croisée des routes, une prospérité certaine. Ils témoignent par ailleurs d’une très grande maîtrise métallurgique particulièrement dans le domaine de la « fonte à la cire perdue », technique permettant de réaliser avec souplesse toutes sortes de détails anatomiques, réalistes ou imaginaires.
Les mors de chevaux, pièces les plus célèbres de cette production, prennent ainsi la forme de griffons, de fauves ou, tels un reflet de la réalité, de chevaux harnachés et parfois même montés. Sur certains, un personnage cornu dompte des monstres affrontés, les saisissant au cou, réminiscence, à la fin du 1er millénaire avant notre ère, de l’ancienne figure du « maître des animaux » ou « Gilgamesh » des épopées mésopotamiennes du IIIe millénaire. Cette même figure se retrouve sous la forme d’éléments tubulaires de bronze, têtes d’étendards ou « idoles ».
La profusion du décor animalier, sur les mors comme sur les lames de hache ou les épingles, rend problématique l’utilisation réelle de ces pièces. Qu’elles proviennent de contextes funéraires, que cette civilisation ait été davantage nomade que sédentaire, et qu’aucun texte n’ait été découvert dans la région renforcent encore l’aspect énigmatique de ces bronzes à la facture si soignée.
Dossier de presse Luristan (PDF, 3 Mo)