Animaux sans réserve
Animaux sans réserve
Zhang Daqian (1899-1983), Gibbon
© Musée Cernuschi / Roger-Viollet
© Zhang Daqian
Puisant dans les riches fonds du musée Cernuschi, ANIMAUX SANS RESERVE propose une cinquantaine d’oeuvres – bronzes, céramiques et peintures – à forme ou à décor animalier.
Au gré de diverses époques et régions d’Asie, de l’ancien Vietnam au Japon d’Edo en passant par la Chine classique, ces animaux déclinent une symbolique mystérieuse ou érudite, et sans cesse renouvelée.
Sur les tambours de bronze de la culture de Dong Son au Vietnam se déploient des motifs d’oiseaux stylisés qui reflètent des croyances anciennes à léa signification aujourd’hui perdue. Ainsi, l’animal a très tôt permis d’incarner les forces naturelles et de relier le monde des hommes avec le monde spirituel.
Une série de peintures et de céramiques chinoises datant de la fin de la dynastie des Yuan (XIVe siècle) jusqu’à l’époque contemporaine évoquera l’abondance et la diversité des sujets animaliers. A partir de cette époque fut mis au point un langage symbolique dont les différents types d’animaux, grues, aigles, canards, dragons, poissons, etc…, constituèrent autant de clés permettant de véhiculer des messages indirects. Aux jeux de mots combinant le nom d’un animal et une idée homonyme pour présenter des voeux de réussite ou des félicitations, s’ajoutaient des interprétations d’ordre politique ou moral auxquelles les hauts fonctionnaires de la cour avaient recours pour présenter leurs doléances à l’empereur qui pouvait choisir ou non de comprendre le sous-entendu. Le fonctionnaire se protégeait ainsi des représailles qui n’auraient pas manqué de s’abattre sur lui s’il avait exprimé directement sa pensée.
Enfin, un ensemble de rondes-bosses en bronze acheté par Henri Cernuschi au Japon pendant l’hiver 1871, illustrera la grande richesse formelle permise par le motif animal décliné sous des formes naturalistes, stylisées, transformant des objets en trompe-l’oeil ou au contraire, s’imprimant dans une forme utilitaire pour lui donner un surprenant aspect zoomorphe. Ces pièces sculpturales datant de la fin des XVIIIe et XIXe siècles s’inspirent de thèmes tantôt chinois, tantôt japonais.
Commissaire : Anne Juin, Conservateur au musée Cernuschi
Petit journal du parcours en vente à la caisse du musée (3 €).